La junte au pouvoir en Guinée procède depuis dimanche au remplacement des autorités civiles, suivi de passation de charges avec les putschistes qui ont renversé, samedi, le président Alpha Condé.
Passation de charges en Guinée: Le CNRD installe ses hommes à Kankan, Labé, Koubia…
Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, nouvel homme fort de la Guinée, prend la main face à la situation exceptionnelle qui prévaut dans le pays après la mise sur pied du Comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD) suite au coup d’État. Après avoir instauré un couvre-feu décrété de 22h à 5h, les militaires guinéens ont commencé lundi à remplacer les autorités civiles, et les premières passations ont eu lieu, par exemple à Kankan et à Labé, a constaté Rfi.
Le gouverneur et le préfet ont été remplacés à Kankan, selon des témoignages sur place dans la ville de Haute-Guinée. À Labé, dans le Fouta Djalon, les scènes décrites sont différentes. Là aussi, une passation a eu lieu entre civils et militaires. Mais dans ce fief de l’UFDG, le parti de l’opposant Cellou Dalein Diallo, des habitants se sont regroupés devant le bâtiment où avait lieu la cérémonie pour exprimer leur mécontentement ou leur colère envers le gouverneur sortant, selon plusieurs témoignages.
Du côté de Koubia, le colonel Mohamed Lamine Camara a pris les commandes de la préfecture dimanche avec la promesse d’être à la hauteur des attentes de la population durant son séjour à la tête de Koubia en tant que Préfet militaire. La société civile guinéenne a appelé, lundi dans un communiqué, les nouvelles autorités du pays à mettre rapidement en place un cadre national de dialogue. Elle a assuré avoir pris acte de la situation exceptionnelle qui prévaut dans le pays suite à l’annonce de la mise sur pied du Comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD) suite au coup d’État.
Faisant l’analyse de la situation lors d’une réunion d’urgence, la société civile guinéenne a recommandé « la mise en place rapide d’un cadre national de dialogue inclusif et participatif pour une gestion normale et apaisée de la transition en tant que force de veille, d’alerte et de propositions ». Unie avec des partis politiques autour du Front national de défense de la constitution (FNDC), la société civile s’était opposée à la volonté du président Alpha Condé de modifier la constitution pour pouvoir briguer un 3ème mandat à la présidentielle d’octobre 2020.