Le commissaire divisionnaire, Oumar Samaké, patron des FORSAT, écroué, vendredi, par la Justice malienne, a été relâché, le même jour, sous la pression d’une foule de policiers qui se sont mobilisés pour sa libération. En réaction à ce qu’il qualifie de « libération extra-judiciaire », les magistrats maliens réunis au sein de deux Syndicats autonomes, sont montés au créneau pour fustiger ces agissements « illégaux et intolérables ».
Sortie de prison du commandant Oumar Samake : Les syndicats de magistrats dénoncent une « libération extra-judiciaire »
Le syndicat Autonome de la magistrature (SAM) et le syndicat libre de la magistrature (SYLMA) ont appris avec stupéfaction la rébellion d’un groupe d’agents de sécurité lourdement armés ayant orchestré, dans l’après midi du 03 septembre 2021, l’évasion de la maison centrale d’arrêt de Bamako, du commandant divisionnaire Oumar SAMAKE, inculpé et placé en détention plus tôt dans la matinée par un magistrat instructeur, dans l’affaire dite » événements des 10 11 et 12 juillet 2020″.
Le SAM et le SYLMA, tout en condamnant fermement ces agissements illégaux et intolérables, rappellent à tous que le Mali est un Etat de droit où tous demeurent sujets de droit quel que soit leur titre, grade ou qualité. Ils indiquent que la justice qui est pleinement indépendante et impartiale dans notre pays, n’est à la solde de personnes si ce n’est le vaillant peuple, au nom duquel elle rend ses décisions.
Ils rappellent avec gravité que la mission constitutionnelle d’exécution des lois ainsi que des décisions de justice est du ressort du pouvoir exécutif, et que toute carence dans l’accomplissement de ce devoir met à mal inopportunément l’autorité de l’Etat devrait pourtant demeurer intacte. Le pouvoir judiciaire, qui est prêt, engagé et déterminé à combattre le crime sous ses multiples formes, ne cédera ni au chantage, ni à l’intimidation, encore moins à quelconque forme de manipulation. Il exige que ses décisions soient exécutées par le gouvernement, et force demeure à la loi et à elle seule.
Faute d’action vigoureuse et vérifiable dans les meilleurs délais contre les auteurs et complices de cette rébellion, les syndicats de magistrats tireront les conséquences par des actions syndicales dissuasives pour vaincre toute forme d’atteinte à l’autorité et à l’indépendance du pouvoir judiciaire. Ils savent compter sur l’intelligence et l’esprit de responsabilité de la police nationale dont ils louent les efforts dans la collaboration quotidienne qui les lient, surtout dans l’animation de la chaîne pénale. En ces moments sombres pour la République et pour la démocratie, le SAM et le SYLMA expriment leur soutien aux surveillants de prison du Mali, rassurent le peuple souverain de leur indéfectible attachement à la légalité, et invitent l’ensemble des magistrats à la vigilance et à la mobilisation.