Un impressionnant gisement de pétrole et de gaz a été découvert au large de la Côte d’Ivoire. Me Claver N’Dry, dans une publication sur les réseaux sociaux, vient doucher l’enthousiasme des autorités ivoiriennes.
Partage des retombées pétrolières : Me Claver N’Dry dénonce des clauses léonines
La société italienne ENI, en consortium avec la société nationale Pétroci Holding, a fait une « découverte majeure de pétrole dans le bassin sédimentaire de la Côte d’Ivoire ». Il s’agit d’un gisement estimé à «1,5 à 2 milliards de barils de pétrole », ainsi que « 1 800 à 2 400 milliards de pieds cubes de gaz associé ». Telle est le contenu d’un communiqué, daté du 1er septembre 2021, et émanant du ministère ivoirien du Pétrole, des Mines et de l’Énergie.
Dès cette annonce, le Président Alassane Ouattara n’a pas manqué d’exprimer sa joie. Car, a-t-il déclaré : « Cette importante découverte de pétrole brut et de gaz naturel dans le bassin sédimentaire en Côte d’Ivoire, annonce de belles perspectives pour la production pétrolière et gazière dans les années à venir. »
Me Claver N’Dry est cependant monté au créneau pour évaluer les véritables retombées de cette manne pétrolière pour la Côte d’Ivoire. « Franchement, je ne sais pas comment ces contrats se négocient. Dans l’exploitation, le pays où l’on découvre le pétrole aura 10%. La société qui exploite aura 90%. Si on gagne 10 francs, par exemple, la société qui exploite a 9 francs et le pays de la découverte a 1 franc. Je ne dis pas que c’est le gouvernement qui est présentement là qu’il faut indexer. C’est une pratique africaine qui dure et qui appauvrit davantage le continent », s’est insurgé l’avocat ivoirien de Charles Blé Goudé.
Puis, l’avocat de la « Génération de Rupture » ajoute : « La Génération de Rupture devra changer cette façon de négocier. C’est léonin. Les sociétés africaines là, apprenez à exploiter le pétrole aussi… Ici, nous construisons une nouvelle Afrique des valeurs. »
Reprenant l’opinion de certains de ses compatriotes, Alain Lobognon, ancien Député de Fresco indique : « Selon certains Ivoiriens, donner 90% des parts à une entreprise qui a trouvé un gisement de pétrole est une arnaque. » Mais l’ancien ministre des Sports estime que pour lui, « ce débat a lieu parce qu’il s’agit d’une entreprise étrangère ».
Avant d’ouvrir le débat à travers cette interrogation : « Le discours sera-t-il le même si le pétrole avait été découvert par une entreprise ivoirienne créée par des Ivoiriens sortis des prestigieuses Écoles de Pétrole du Monde ? »