Très alerte sur les sujets d’actualité, Grah Ange Olivier s’est prononcé sur les sanctions infligées à l’animateur Yves de M’Bella. Pour l’ancien Magistrat, la HACA a totalement outrepassé ses pouvoirs.
Grah Ange Olivier : « Quand la HACA se déculotte »
La HACA (Haute autorité de la communication audiovisuelle), dans un communiqué, a prononcé une sanction contre Yves de M’Bella. L’animateur d’une émission vacance sur NCI avait en effet fait intervenir un violeur repenti sur le plateau de télévision en lui faisant faire une simulation d’acte de viol sur un mannequin. Séquence qui a suscité une colère généralisée contre l’animateur de « Rien à cacher ».
« Cette reconstitution d’un acte de viol par son auteur, en direct et à une heure de grande écoute, soutenue par des propos obscènes, constitue une apologie du viol et porte une atteinte grave à la dignité de la femme, aux bonnes moeurs ainsi qu’à la sensibilité du jeune public », avait soutenu la Haute autorité, qui lui a par ailleurs infligé une sanction, qui se décline comme suit : « La suspension de Monsieur Yves de Mbella, animateur de l’émission incriminée, pour une durée de trente jours, de toutes les chaines de télévisons et de radios en Côte d’Ivoire. »
Pour Grah Ange Olivier, « la HACA n’a pas le pouvoir de se substituer à l’employeur pour sanctionner le salarié. D’ailleurs de la réaction à l’égard de son salarié qui, à l’origine de sa violation du cahier de charges, doit être un élément de l’évaluation de la sanction à appliquer à l’entreprise fautive vis-à-vis de laquelle elle joue son rôle de régulateur ».
L’homme de droit ajoute par ailleurs que la décision de la HACA de sanctionner Yves de M’bella est totalement « illégale et grotesque ». Car, précise-t-il : « Elle est même incapable d’admonester la NCI, l’invitant seulement à plus de vigilance, certainement à cause de l’identité de ces promoteurs. » Avant de conclure que par cette décision, « la HACA se déculotte », contrairement à la Fondation Friedrich Ebert, qui a rompu ses relations avec NCI.