Les dépouilles des 13 militaires américains tués jeudi dans un attentat à l’aéroport de Kaboul, sont arrivées dimanche aux États-Unis. Joe Biden voit sa popularité chuter.
États-Unis: Joe Biden se recueille devant les dépouilles des 13 soldats tués à Kaboul
Arrivé au pouvoir en janvier, Joe Biden a vu sa popularité, relativement stable jusqu’ici, passer sous les 50% après la prise de Kaboul par les talibans, le 15 août.
Sous un ciel chargé, vêtu de noir, le couple présidentiel s’est tenu à la mi-journée aux côtés du chef du Pentagone Lloyd Austin, du secrétaire d’État Antony Blinken, du chef d’état-major américain, le général Mark Milley, et d’autres hauts responsables de l’armée.
Les familles étaient à distance, protégées des caméras. Des sanglots ont parfois rompu le silence. Juste avant la cérémonie, la délégation avait gravi la rampe d’accès vers l’imposant avion militaire C-17 qui a transporté les 13 cercueils, pour une brève prière en privé, selon la Maison-Blanche.
Deux familles sur les treize, avaient demandé à ce que la descente de la dépouille de leurs proches, ne soit pas filmée. Parmi les 13 jeunes soldats tués dans l’attentat de jeudi, cinq avaient 20 ans, soit la durée de la plus longue guerre des États-Unis, lancée en 2001 en Afghanistan.
La mort d’une jeune militaire de 23 ans suscite une émotion particulière dans le pays, après qu’elle eut été photographiée une semaine auparavant, un bébé dans les bras lors des opérations chaotiques d’évacuation à l’aéroport de Kaboul.
Elle est aussi affectée par la flambée de l’épidémie de Covid-19 à cause du variant Delta. En représailles de l’attentat contre l’aéroport de Kaboul, les Etats-Unis ont effectué une frappe de drone en Afghanistan, tuant deux membres de l’EI. Et tandis que le couple présidentiel se trouvait auprès des familles des militaires, dimanche, le Pentagone a annoncé avoir détruit un véhicule à Kaboul, éliminant une menace imminente de l’EI-K’ contre ce même aéroport.
Environ 114 400 personnes dont près de 5500 citoyens américains ont été évacuées d’Afghanistan par un gigantesque pont aérien depuis le 14 août.
« Une des pires décisions »
Les républicains reprochent durement à Joe Biden la gestion de cette évacuation. ‘Il s’agit de l’une des pires décisions de politique étrangère de l’Histoire américaine’, a tonné l’influent chef des sénateurs républicains Mitch McConnell, dimanche. ‘Bien pire que Saïgon.’
‘Parce que lorsque nous avions quitté Saïgon, il ne restait pas de terroristes vietnamiens qui prévoyaient de nous attaquer ici sur notre sol’, a souligné sur la chaîne Fox M. McConnell, qui était déjà contre le retrait négocié en 2020 par Donald Trump avec les talibans.
Le sénateur républicain Ben Sasse semblait difficilement contenir sa colère contre le président démocrate dimanche matin, dans un entretien sur la chaîne ABC: ‘Joe Biden a mis nos troupes en danger parce qu’il n’avait pas de plan pour évacuer.’
‘Nous sommes en danger parce que le président a été incroyablement faible en abandonnant (en juillet) la base de Bagram’, jusque-là centre névralgique des opérations de la coalition internationale, à 50 km au nord de Kaboul.