Le groupe djihadiste État islamique au Khorasan (EI-K) a revendiqué les tirs de roquettes de ce lundi matin contre l’aéroport de Kaboul, veille du départ prévu de l’armée américaine d’Afghanistan.
Les menaces visant l’aéroport de Kaboul restent « réelles » et « précises », selon Washington
« Nous sommes à un moment particulièrement dangereux », a souligné M. Kirby. « Les menaces sont encore réelles, actuelles et souvent précises, » a indiqué ce lundi le porte-parole du Pentagone, John Kirby. « Les soldats du califat ont ciblé l’aéroport international de Kaboul, avec six roquettes », a déclaré le groupe dans un communiqué. Un responsable des talibans sur les lieux a indiqué que cinq roquettes avaient été tirées et qu’elles avaient été interceptées par le système de défense anti-missile de l’aéroport.
Peu après cette attaque, la Maison Blanche a indiqué que les évacuations se poursuivaient « sans interruption ». « Le président (Joe Biden) a été informé que les opérations continuent sans interruption » et « il a reconfirmé aux commandants l’ordre de redoubler d’efforts afin de faire en priorité tout ce qui est nécessaire pour protéger nos forces sur le terrain », a précisé la porte-parole de la Maison blanche, Jen Psaki.
Même si ces roquettes ne semblent pas avoir fait de victimes, elles ont encore accentué l’angoisse des habitants vivant à proximité. « Le son des roquettes volant au-dessus de notre maison nous a réveillés. On avait peur », a raconté à l’un d’eux, dénommé Abdullah. « Depuis que les Américains ont pris le contrôle de l’aéroport, on ne peut plus dormir comme il faut. On est sans cesse dérangé par des coups de feu, des roquettes, des sirènes ou de gros avions. »
Le président américain Joe Biden a fixé à mardi l’échéance pour retirer les dernières troupes américaines d’Afghanistan où elles étaient entrées en 2001 pour chasser du pouvoir les talibans, en raison de leur refus de livrer le chef d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, après les attentats du 11 septembre.
2.500 morts et une facture de plus de 2.000 milliards de dollars en 20 années
Deux décennies plus tard, les talibans ont profité du progressif retrait américain ces derniers mois et de l’effondrement des forces de sécurité afghanes pour entrer dans Kaboul le 15 août et reprendre le pouvoir, après une offensive militaire éclair non anticipée par Washington. Le retour des islamistes au pouvoir a obligé les Occidentaux à évacuer dans la précipitation depuis l’aéroport de Kaboul leurs ressortissants et des Afghans susceptibles de subir des représailles de la part des talibans, notamment pour avoir travaillé pour les forces étrangères.
Ce gigantesque pont aérien, commencé le 14 août et qui finira mardi, a permis d’exfiltrer plus de 114.000 personnes. Les Américains, qui assuraient la sécurité des opérations, consacrent maintenant ces dernières heures à faire partir leurs 300 ressortissants encore dans le pays. La tension autour de la dernière phase des opérations d’évacuation est à son comble depuis l’attentat de jeudi aux abords de l’aéroport, revendiqué par l’État islamique au Khorasan (EI-K) et qui a fait plus d’une centaine de morts dont 13 militaires américains.
Les Américains, qui avaient immédiatement mis en garde contre de nouveaux attentats, ont détruit dimanche un véhicule chargé d’explosifs, afin de « supprimer une menace imminente » de l’EI-K contre l’aéroport. Notons que les États-Unis déplorent 2.500 morts et une facture de plus de 2.000 milliards de dollars en 20 années de guerre en Afghanistan.