Maintenant que leurs chemins sont désormais séparés, Laurent Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan se livrent une bataille à distance. L’ancien Président ivoirien et son ancien Premier ministre étaient, chacun dans son fief, pour mobiliser ses partisans respectifs.
Gbagbo à Mama, Affi N’Guessan dans le Moronou, ce week-end
Samedi 28 août, Laurent Gbagbo recevait dans son village, Mama, la communauté Wê, originaire de l’Ouest ivoirien. Ce « jour tant attendu », selon l’ancien chef d’État ivoirien, était d’autant plus solennel, que les têtes couronnées du Guémon et du Cavally, « peuple martyr », ont massivement fait le déplacement pour communier avec l’ancien détenu du pénitencier de Scheveningen. Ces échanges se sont déroulés dans la ferveur et la convivialité. Une véritable symbiose entre un leader et son peuple.
Autre région, autre décor. Pascal Affi N’Guessan était également dans le Moronou, sa région natale, pour clore une tournée d’explication à la suite de sa rupture consommée d’avec son ancien mentor, et surtout remobiliser les militants et sympathisants du Front populaire ivoirien (FPI), parti dont il est désormais le seul leader.
Lors du Comité central extraordinaire de son camp, le fondateur du FPI a annoncé à ses partisans : « Laissons Affi avec l’enveloppe qu’il détient. Nous allons changer de nom, c’est tout. » Et ce, pour créer un nouveau parti avec les mêmes idéologies de gauche. L’équipe technique est d’ailleurs à pied d’oeuvre pour préparer le congrès constitutif de ce parti.
Mais le président légal du parti avait déclaré pour sa part que l’enveloppe dont il a hérité est loin d’être vide. Le Député de Bongouanou s’active d’ailleurs à organiser un congrès de son parti, en novembre prochain. Il entend pour ce faire envoyer 74 délégations à travers la Côte d’Ivoire pour « tenter d’empêcher une hémorragie de cadres et militants vers le camp d’en face », ironise RFI.
Dans cette lutte de positionnement, Laurent Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan se livre une véritable bataille pour ratisser large, chacun pour le compte de son propre parti.