Près de deux décennies après l’éclatement de la rébellion de septembre 2002, ses acteurs ont des regrets. À la suite de Soro, c’est au tour de Mamadou Traoré, l’un de ses proches, de faire également son mea-culpa.
Mamadou Traoré : « Que d’illusions me suis-je faites sur l’homme! »
« Si l’arbre savait ce que lui réserve la hache, il ne lui fournirait pas le bois de son manche », avait tweeté Guillaume Soro pour exprimer ses regrets à propos de la rébellion ivoirienne, dont il était le leader déclaré. Mamadou Traoré, très proche de l’ancien Président de l’Assemblée nationale, commentait alors sur les réseaux sociaux, que Soro « regrette d’avoir mené le combat pour quelqu’un qui ne le méritait pas ».
L’ancien Directeur général de l’Institut national de formation sociale (INFS) est à nouveau revenu à la charge, sur son compte Facebook, où il est très actif, pour exprimer ses propres regrets d’avoir appartenu, à ses 30 ans, à cette rébellion qui a occupé le Nord ivoirien, et coupé la Côte d’Ivoire en deux durant près d’une décennie.
Enseignant et opérateur économique très prospère dans la localité de Boundiali, où il militait également dans le Rassemblement des républicains (ex-RDR), Mamadou Traoré dit avoir rejoint les rangs du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI, ex-rébellion) afin de « changer le monde » en contribuant à « asseoir un État de droit où personne ne serait exclu de la compétition électorale présidentielle ».
Près de 20 années après, beaucoup d’eau a coulé sous le pont, et le pro-Soro dit éprouver de profonds regrets. « Que de regrets dans mon corps ! Que de regrets ! » ne cesse-t-il de répéter, eu égard au sort auquel ses anciens camarades de maquis et lui sont soumis.
« Hélas, avec le temps, je me suis rendu compte que je m’étais fait plein d’illusions. Je m’étais trompé sur l’homme que j’avais idéalisé. C’est cet homme qui est en train de reproduire toutes les injustices dont lui-même a été victime. C’est cet homme qui a exclu de la compétition électorale Guillaume Soro, l’homme qui s’est battu afin qu’il ait, enfin, l’opportunité d’être candidat », s’est-il confessé.
À ceux des proches du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, le parti du Président Alassane Ouattara qu’il qualifie de Restaurant dans ses écrits) qui disent de lui qu’il est un homme des réseaux sociaux, et qu’il n’a rien d’un homme de terrain, Mamadou Traoré répond en publiant une photo de lui en tenue militaire, avec à ses côtés son garde du corps, pour « galvaniser la foule pour le compte du MPCI ».
