Pascal Affi N’guessan est désormais le seul maître à bord du Front populaire ivoire (FPI). Laurent Gbagbo, le fondateur de ce parti de gauche, a décidé de l’abandonner au profit d’une nouvelle formation politique qu’il entend mettre en place les jours à venir.
Augustin Komoé: « Les prochaines élections auxquelles le FPI et le nouveau parti de Gbagbo participeront, nous donneront le poids de chacun des leaders »
Rentré en Côte d’Ivoire après 10 années de détention à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, pour des accusations de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, Laurent Gbagbo n’a pas voulu engager un bars de fer judiciaire avec Pascal Affi N’Guessan, président légal du FPI. L’ancien chef de l’Etat a juste décidé de créer un nouveau parti politique pour continuer sa lutte pour la démocratie et l’instauration d’un Etat de droit. « Je propose au comité central de laisser Affi avec l’enveloppe, nous allons créer notre parti », a-t-il récemment, déclaré face aux organes du FPI et de EDS réunis en comité central extraordinaire.
Une décision ‘’fracassante et inattendue’’ que dénonce Augustin Komoé qui continue de s’interroger sur les mobiles réels du refus de Laurent Gbagbo de recevoir Pascal Affi N’guessan, deux mois après son retour en Côte d’Ivoire, ‘’là où une parole de sa part aurait rassemblé les militants du FPI’’. Pour l’ancien ministre, Affi N’guessan a déjà partagé quelques aspects de sa vision politique pour sortir la Côte d’Ivoire de l’ornière. Il s’agit notamment de la renaissance du FPI qui passe par la modernisation de sa pensée, de son organisation et de sa gouvernance. Le président du FPI, selon lui, continuera de se battre pour le triomphe des valeurs de démocratie et de progrès.
« Le Congrès que le FPI projette d’organiser bientôt sera l’occasion de décliner cette vision de façon détaillée », dit-il. Interrogé sur les fameuses recommandations qu’Affi N’guessan aurait faites à Laurent Gbagbo lors de leur rencontre de Bruxelles en janvier 2020, Augustin Komoé rassure que tout a été fait sur la base des statuts et règlement intérieur du FPI. « Conformément à la loi régissant les partis politiques (…) en sa qualité de Président, Pascal Affi N’guessan a cru bien faire de rencontrer le Président Gbagbo, notre référent à tous, pour lui proposer son plan de sortie de crise, prenant en compte sa volonté de redevenir Président du FPI. Le Président Affi n’ignorait pas que seul le Congrès du parti, dûment convoqué, était habilité à élire son Président quel que soit son rang social », justifie-t-il.
D’ailleurs, concernant la décision de Laurent Gbagbo de créer un nouveau parti politique et d’abandonner le FPI aux mains d’Affi N’guessan, Augustin Komoé dit garder toute sa sérénité car «les prochaines élections auxquelles le FPI et le nouveau parti de Gbagbo participeront, nous donneront le poids de chacun des leaders ».