Pascal Affi N’Guessan est très remonté contre son désormais ancien mentor, Laurent Gbagbo. Au cours de sa conférence de presse, animée samedi, en marge de son Comité central extraordinaire, le président du FPI est revenu sur sa proposition d’assurer la vice-présidence du parti, faite à Bruxelles.
Affi N’Guessan à Gbagbo : « Après, les gens disent que les enfants-là ils parlent mal »
4 Janvier 2020, Laurent Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan ont eu une rencontre capitale à Bruxelles. Au cours de cette rencontre, le président statutaire du Front populaire ivoirien (FPI) a produit un document dans lequel il fait des propositions pour la réunification du parti.
Aux points 12 et 13 de ce document, l’ancien Premier ministre a proposé ce qui suit :
« 12- Convaincues que le Président Laurent Gbagbo, Fondateur du Fpi, demeure le garant moral et le référent pour tous les militants du Fpi, les deux parties conviennent de l’élection du Président Laurent Gbagbo à la Présidence du Parti. La première vice-présidence sera assurée par le Président Pascal Affi N’Guessan.
13- En attendant le retour définitif du Président Gbagbo en Côte d’Ivoire, l’intérim de la Présidence du parti sera assuré avec les pleins pouvoirs par le premier vice-président Pascal Affi N’Guessan. »
Mais cette proposition a buté sur l’intransigeance de l’ancien président ivoirien, par ailleurs fondateur du FPI, qui s’étonne que son successeur à la tête du parti à la rose lui fasse des revendications. « C’est à moi qu’Affi parle comme çà ? », s’était-il offusqué lors du Comité central extraordinaire, du 9 août 2021. Incriminé dans l’affaire, Pascal Affi N’Guessan a pris l’opinion à témoin en expliquant, au cours de sa conférence de presse du samedi 14 août 2021, les motivations de ses propositions à son ancien patron.
« Oui, j’ai proposé au président d’être son vice-président. Mais pourquoi j’ai proposé ? Parce que ce n’est pas courant, ce n’est pas anodin que quelqu’un qui est président dise « je descends être vice-président, et toi, prends la présidence ». Est-ce qu’on voit ça souvent ? » a-t-il interrogé. Puis, il ajoute : « Les gens qui sont présidents, souvent ils s’accrochent. Et le Président Gbagbo, lui-même il s’est accroché. Quand les autres disaient qu’il avait perdu le pouvoir, qu’on faisait la guerre, que les gens mourraient. Est-ce qu’il a dit « non, au nom de la vie humaine, je cède le poste de président à Alassane Ouattara ? » Est-ce qu’il a dit ça ? Il s’est accroché. Il a accepté que les gens meurent autour de lui. Que tous ses partisans fuient le pays, que toutes leurs maisons soient détruites. Que ceux qui n’ont pas fui, on les arrête pour les envoyer en prison. Ce n’est pas ce qu’il a fait ? », s’est offusqué le député de Bongouanou, avant de lancer à nouveau :
« Pourquoi il peut considérer que c’est une insulte que je lui dise: prends le poste de président, que je vais me contenter de celui de vice-président ? Pourquoi ? Après, c’est pour dire aujourd’hui, les enfants-là, ils parlent mal. C’est ça le problème en Afrique. Après, c’est pour dire « Affi, il parle mal » . Mais, c’est quelqu’un qui fait en sorte qu’on lui parle. »