Les Taliban se sont emparés du pouvoir en Afghanistan, dimanche, et ce, après le départ des troupes américaines. Cette situation suscite des interrogations à Bamako où la présence des forces internationales est de plus en plus contestée par les populations.
Bamako comme Kaboul ? Le sujet au coeur de toutes les préoccupations
Comparaison n’est certes pas raison, mais il convient de se référer à la situation politico-militaire qui prévaut à Kaboul, la capitale afghane, pour mieux se projeter sur celle qui pourrait advenir à Bamako, capitale malienne. 31 août 2021, devait être la date butoir du retrait définitif des dernières troupes américaines d’Afghanistan. Et ce, après vingt années de présence militaire des États-Unis dans ce pays. Dans un échange avec la presse à la Maison-Blanche, le président américain Joe Biden disait à propos : « Je ne regrette pas ma décision ». Avant d’appeler les Afghans à trouver « la volonté de se battre ». Pour défendre leur pays. Sauf que l’Afghanistan est finalement tombé, le dimanche 15 août, sous la direction des Taliban.
Le Mali, aux prises à la rébellion touarègue depuis 2012, et par la suite, au terrorisme et à des groupes armés qui ont mis le Nord-Mali sous coupe depuis cette période, peine jusque-là a s’en sortir. Les Forces armées maliennes (FAMa) ont cependant du mal à faire face à la poussée des djihadistes vers Bamako. Aussi, la présence de la force française Barkhane et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), qui paraissait jusque-là salvatrice pour le pays, est cependant contestée de plus en plus.
Les populations maliennes ont en effet manifesté, vendredi 8 novembre 2019, pour décrier la présence de ces forces internationales. Toutefois, les questions continuent de fuser çà et là sur la présence de ces forces en terre malienne. « Politiques, chercheurs ou simples citoyens sont préoccupés, inquiets de savoir ce qu’il adviendra du pays en cas de retrait des forces internationales », a fait savoir RFI. « Les groupes jihadistes au Sahel n’ont ni les bases, ni les capacités et ni la popularité pour gouverner » à l’inverse des Talibans, nuance toutefois le Chercheur Rida Lyammouri du Policy Center for the New South. N’empêche que l’évolution de la situation à Kaboul est suivie de très près à Bamako.