Vice-président démissionnaire du FPI pro-Affi N’guessan, Jean Bonin Kouadio se réjouit de la volonté de l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo de se retirer définitivement du parti leader de la gauche ivoirienne. Dans un texte intitulé « Alea Jacta Est (les dés sont jetés) », le candidat malheureux aux élections législatives de mars 2021 dans la localité de Dimbokro, fait des suggestions à Pascal Affi N’guessan, en vue de la renaissance du FPI. Lisons ensemble l’analyse de Jean Bonin.
Jean Bonin: « Le président Affi doit profiter de cette scission du parti pour présenter une nouvelle offre politique aux Ivoiriens »
Hier, 9 août 2021, la dissidence du FPI qui disait avoir radié et exclu Affi N’guessan, président statutaire du FPI, a finalement reconnu qu’en réalité c’est lui qui détient la réalité juridique et politique de l’appareil du parti. À l’occasion d’un exercice de catharsis collectif qu’ils ont appelé « Comité Central du FPI » les écailles leur sont tombées des yeux. Conséquence, ils n’ont eu d’autres choix que d’annoncer la création prochaine d’un nouveau parti politique. Personnellement, je voudrais me réjouir de cet happy end. C’est un dénouement que je salue car il mettra un terme à presque dix 10 ans de vaines et ridicules querelles intestines. Querelles qui n’honoraient pas les différents « factions » en conflit et qui avait finir par convaincre de nombreux compatriotes que le FPI était un parti politique d’irresponsables incapables de résoudre leurs contradictions internes.
La décision de rupture prise par Gbagbo, l’ex chef de l’Etat, plutôt que celle du rassemblement peut, de prime abord, surprendre ou dérouter un certain nombre de militants et sympathisants du parti. En effet, là où le président Affi attendait de Gbagbo qu’il le reçoive afin qu’ensemble ils s’accordent sur un modus vivendi pour, conformément au souhait de la grande majorité des militants, sceller l’unité du parti, ce dernier a plutôt choisi la voie du refus du dialogue et de la condescendance. Certes, c’est dommage, mais il faut faire avec car c’est Gbagbo lui-même qui impose au président Affi ce schisme. Il faut en prendre acte et avancer. Le RDR et l’UDPCI sont sortis des entrailles du PDCI. Cela n’a pas sonné le glas de leur existence politique. Bien au contraire. Aujourd’hui, le RDR est au pouvoir et le PDCI dans l’opposition. Le MFA et Lider sont nés par césarienne du FPI.
Jean Bonin: « Le FPI est redevenu fréquentable, car débarrassé de ses kystes de haine, de revanchards, de rancuniers et de rancoeur »
Ils sont présents sur l’échiquier politique au même titre que le FPI, chacun avec sa propre personnalité. Contre mauvaise fortune, il faut faire bon cœur. Le président Affi doit profiter de cette scission du parti pour présenter une nouvelle offre politique aux ivoiriens, qui pourrait être assise sur le thème fort à propos de « la RENAISSANCE ». La renaissance doit exalter les valeurs de rassemblement, de développement, de tolérance, de partage, de modernisme et d’ouverture sur le monde. Les cyberactivistes proches du FPI et les militants de ce parti doivent désormais valoriser le fait que le FPI est redevenu fréquentable, car débarrassé de ses kystes de haine, de revanchards, de rancuniers et de rancoeur.
Autant de tares qui ne lui ont pas permis d’élargir sa base sociologique. Base sociologique qui est d’ailleurs aujourd’hui largement grignotée par d’autres formations politiques depuis qu’il a perdu le pouvoir d’Etat en 2011. Le président Affi doit, plus souvent, aller à la rencontre de nos concitoyens pour leur expliquer les enjeux de la RENAISSANCE du FPI et motiver ceux qui ne se reconnaissent pas dans le tribalisme, le culte de la personnalité et la violence politique à le rejoindre afin qu’ensemble ils construisent une nation ivoirienne forte, soudée et moderne. Une nation où la xénophobie n’a pas sa place. Une nation où la stigmatisation des communautés allogènes, allochtones ou autochtones n’est pas utilisée comme un fonds de commerce politique. Il faut faire RENAÎTRE le FPI et exalter les valeurs de partage et de tolérance, de travail, de compétence, d’excellence et de développement inclusif.
C’est à cela qu’aspirent profondément nos populations confrontées quotidiennement aux fléaux du chômage, de l’insécurité et de la pauvreté. C’est prioritairement à ces maux qu’il faut consacrer son énergie plutôt qu’à vouloir refaire le monde avec des hommes du passé et dépassés. À moyen terme, dans la dynamique de la RENAISSANCE du FPI, il faudra envisager de moderniser aussi le nom du parti et son logo. C’est nécessaire car on ne peut pas faire du neuf avec du vieux. Il n’y a que les équipes qui gagnent qu’on ne change pas. Or, force est de reconnaître que le FPI n’a gagné face à ses adversaires du PDCI et du RDR aucune élection pendant qu’il exerçait le pouvoir d’Etat, et encore moins depuis qu’il l’a perdu. En avant pour la RENAISSANCE du FPI et haut les cœurs.