Konaté Navigué a officiellement démissionné du Front populaire ivoirien (FPI) proche de Pascal Affi N’Guessan. Dans les motivations de sa décision, le désormais ex-vice-président du FPI pour de graves accusations contre l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo.
Konaté Navigué à Affi : « Je ne commettrai jamais le parricide »
Dans la lutte de leadership qui a cours au Front populaire ivoirien (FPI) entre Laurent Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan, Konaté Navigué a choisi son camp. Même s’il reconnaît que sa décision a été prise difficilement, l’ancien président de la Jeunesse du Front populaire ivoirien (JFPI) n’a pas manqué de donner la principale raison de son choix.
« Je ne commettrai jamais le parricide, quels que soient les circonstances, le temps et le lieu », a-t-il soutenu. Le mot est lâché : « Parricide ». Pour ceux qui en ignorent le sens, le droit ivoirien définit le parricide comme l’infraction qui consiste à « tuer son père ou sa mère ».
En quoi affronter politiquement un leader d’opinion, fut-il un mentor à un moment donné, pourrait-il être qualifié de parricide ? Même si Konaté Navigué tente de relativiser les choses en indiquant qu’il ne vilipendera pas le Président Affi N’Guessan , « un homme correct », qui a incarné certaines valeurs pour lui durant des décennies, force est de constater que bon nombre de détracteurs de l’ancien Premier ministre ivoirien l’accusent d’avoir évoqué la métaphore de l’enfant qui s’accroche au cercueil de son défunt père, parlant du cas Gbagbo.
« Quel que soit ce que l’on pense du fondateur [Laurent Gbagbo], il s’agit de construire un nouveau projet qui prend en compte le bilan du passé pour identifier les handicaps du parti. Or les handicaps du parti son liés à son image », avait d’ailleurs déclaré Affi N’Guessan en décembre 2016. Avant d’ajouter : « Après ces élections (présidentielle 2015, NDLR), on passe à une autre phase qui ne doit pas s’accommoder de tergiversations vis-à-vis de ceux qui ont montré qu’ils ne sont pas capables de se réformer, qui veulent s’accrocher au passé et qui constituent un boulet. Il faut couper ce boulet et aller de l’avant. »
Cette sortie avait suscité, en son temps, des polémiques, et Affi N’Guessan était revenu à la charge pour dénoncer une déformation de ses propos. Cependant, le timing de la démission d’Agnès Monnet, alors Secrétaire générale du FPI pro-Affi, et celle toute fumante de Konaté Navigué en dit long sur les relations entre GOR et Affidés.