Député-maire de la commune de Tiassalé (sud de la Côte d’Ivoire), Antoine Assalé Tiémoko est connu pour son franc parler. Patron du journal satirique L’Éléphant déchaîné, Assalé Tiémoko se veut un éveilleur des consciences, un homme à équidistance de toutes les chapelles politiques. Dans le texte ci-dessous, le député-maire élu sous la bannière indépendante, évoque la crise qui prévaut au sein du Front populaire ivoirien (FPI). Notamment la guéguerre entre l’ex-président Laurent Gbagbo (fondateur du FPI) et Pascal Affi N’guessan, le président statutaire du parti.
Assalé Tiémoko: « Le président Gbagbo se prévaut du titre de président du FPI sur la base d’un congrès jugé illégal et invalidé par la justice »
Bon, on va faire simple. Que ceux qui comprennent bien viennent m’aider à comprendre. Affi N’guessan : « Si le président Gbagbo est libéré, s’il vient et qu’il me dit de vive voix qu’il souhaite reprendre la tête du parti, je suis prêt à organiser un congrès, je serai son directeur de campagne et je le ferai élire président du Fpi et je me mettrai à sa disposition, parce qu’il est notre meilleure chance pour reconquérir le pouvoir d’État ». Le président Gbagbo a été libéré. Il est rentré au pays. Affi dit que depuis plus de deux semaines, il a introduit une demande d’audience pour rencontrer le président Gbagbo mais que ce dernier ne donne aucune suite.
Et voilà que, alors que Affi N’guessan attend d’être reçu, à coups de communiqués, les proches du président Gbagbo disent que c’est Gbagbo qui est le président du FPI et signent les communiqués en son nom en cette qualité. Or, le Congrès au cours duquel d’autres camarades ont désigné le président Gbagbo en son absence comme président du FPI, a été jugé illégal par la justice et par conséquent invalidé. Et le président Gbagbo nous demande tous de respecter les décisions de justice.
Donc le président Gbagbo se prévaut du titre de président du FPI sur la base d’un congrès jugé illégal et invalidé par la justice dont nous sommes priés de respecter les décisions. Dans le même temps, Affi dit que lui, veut faire de Gbagbo le président du FPI, mais suivant un nouveau congrès qu’il organiserait légalement en sa qualité de président sortant comme l’ont prescrit les textes du FPI. Alors pourquoi donc ce spectacle d’un Gbagbo qui convoque les instances du Fpi en tant que président et de Affi qui le fait aussi quasiment à 24 h près en tant que président ?
Il y a quelque chose que je ne comprends pas. C’est la décision de la justice qui fait de Affi N’guessan le president légal du Fpi que l’autre partie refuse d’accepter en nous appelant dans le même temps à respecter les décisions de justice ? Dans cette affaire, on dirait qu’un camarade veut humilier son camarade. Sinon, c’est trop simple ce dossier. Vraiment, je voudrais humblement qu’on m’explique sans injures hein. Juste des arguments pour que je comprenne ce qui se passe. Merci.