L’ultraconservateur Ebrahim Raïssi a été intronisé président de la République islamique d’Iran ce mardi 3 août, après l’approbation de son élection par le guide suprême Ali Khameni.
L’ultraconservateur Ebrahim Raïssi succède au modéré Hassan Rohani
Le très conservateur religieux, Ebrahim Raïssi, ancien chef de l’Autorité judiciaire, a été intronisé mardi président d’Iran, lors d’une cérémonie retransmise par la télévision d’Etat. « Conformément au choix du peuple, j’intronise l’homme sage, infatigable, expérimenté et populaire Ebrahim Raïssi comme président de la République islamique d’Iran », a écrit le guide suprême dans un décret lu par son chef de cabinet.
Il a déclaré que son gouvernement allait tenter de lever les sanctions américaines imposées à son pays, sans néanmoins attendre des étrangers qu’ils l’aident à améliorer sa situation. « Nous chercherons certainement à lever les sanctions oppressives, mais nous ne lierons pas les conditions de vie de la nation à la volonté des étrangers », a indiqué Ebrahim Raïssi après son intronisation
Vainqueur de la présidentielle de juin marquée par une abstention record, M. Raïssi succède au modéré Hassan Rohani, qui avait conclu en 2015 un accord sur le nucléaire iranien avec les grandes puissances, après des années de tensions. M. Raïssi, 60 ans, entame officiellement son mandat de quatre ans après l’approbation de son élection par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.
Les grands dossiers qui attendent Ebrahim Raïssi
La présidence de M. Raïssi devrait consacrer la mainmise des conservateurs sur le pouvoir, après leur victoire aux élections législatives en 2020. Mais devra surtout s’atteler à redresser une économie minée par les sanctions américaines et la crise sanitaire, et relancer les pourparlers pour sauver l’accord international sur le nucléaire. En 2018, l’ex-président Donald Trump avait retiré les Etats-Unis, pays ennemi de la République islamique d’Iran, de l’accord de 2015 et rétabli les sanctions américaines contre Téhéran. En riposte, l’Iran avait renoncé à la plupart de ses engagements clés qui limitaient ses activités nucléaires controversées.
Le successeur de M. Trump, Joe Biden, a lui affirmé être prêt à revenir à l’accord de 2015, s’engageant dans des négociations indirectes avec l’Iran parallèlement à des pourparlers à Vienne avec les autres parties à l’accord –-Chine, France, Allemagne, Russie, Royaume-Uni. Alors que les négociations semblent bloquées jusqu’à l’entrée en fonction de M. Raïssi, ce dernier a d’emblée souligné qu’il défendrait les « intérêts nationaux ».
Et, dans un nouvel épisode de tensions avec l’Occident, Washington et Londres ont rejoint Israël en accusant l’Iran d’être derrière une attaque contre un pétrolier géré par un milliardaire israélien en mer d’Oman, qui a fait deux morts le 29 juillet. Les Etats-Unis ont menacé d' »une réplique appropriée ». L’Iran a de son côté nié toute implication, avertissant qu’il répondrait à tout « aventurisme » s’il était pris pour cible.