Le chef de l’Etat Alassane Ouattara envisagerait, dans les prochains jours, la libération d’une centaine de prisonniers de la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011.
Décrispation: Ouattara prépare quelque chose pour les détenus politiques et militaires
Le président Alassane Ouattara devrait annoncer la libération de plusieurs prisonniers civils et militaires de la crise ivoirienne de 2010-2011, lors de son traditionnel discours de veille de la célébration de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le samedi 6 août prochain. Selon le site d’informations LSI-Africa, l’annonce du chef de l’Etat devrait prendre en compte les cas des prisonniers civils et militaires incarcérés depuis plusieurs années, à l’exception de ceux reconnus coupables des faits de crimes de sang lors des deux crises politiques majeures de 2002 et 2011.
Il s’agit notamment du général Brunot Dogbo Blé et du capitaine Séka Séka Anselme, reconnus coupables par la justice ivoirienne dans l’affaire de l’assassinat du général Robert Guéï, retrouvé mort dans la nuit du 19 septembre 2002, lors du coup d’État militaire mué en rébellion armée, menée par Guillaume Soro et ses hommes. Outre l’assassinat de Robert Guéï, Dogbo Blé avait également été condamné en 2017 à 18 ans de prison dans l’affaire des « disparus de Novotel ».
Le 27 juillet dernier, Laurent Gbagbo, ancien chef de l’ Etat ivoirien acquitté par la Cour pénale internationale (CPI), évoquait, lors de sa rencontre avec son successeur Alassane Ouattara, le cas de ces détenus civils et militaires emprisonnés depuis une dizaine d’années. » J’ai insisté sur les prisonniers qui ont été arrêtés au moment de la crise de 2010-2011 et qui sont encore en prison. J’ai dit au Président, et vous serez d’accord avec moi, j’étais leur chef de file : moi je suis dehors aujourd’hui, et eux ils sont en prison. J’aimerais que le Président fasse tout ce qu’il peut pour les libérer », a-t-il déclaré.
Laurent Gbagbo avait même déposé une liste de 110 prisonniers dont il souhaite la libération. Ce lundi 2 août 2021, alors qu’il recevait les épouses des détenus politiques et militaires de la crise de 2010, le fondateur du FPI a levé un coin du voile sur la réponse que lui aurait donnée le président Alassane Ouattara. « Il ne m’a pas dit non, mais il ne m’a pas dit oui ! Il va faire tous les efforts pour les libérer le plus tôt possible, c’est la réponse qui m’a été faite (…) Il pense que, pour cette fête de l’indépendance, ce serait peut-être trop tôt, mais il va faire tout son possible pour les libérer le plus tôt possible », a-t-il confié.
La prise en compte de cette doléance par le président Ouattara, si elle était effective, serait un pas important dans le cadre du processus de décrispation du climat socio-politique ivoirien, enclenché au lendemain de la présidentielle controversée d’octobre 2020.