La CPI a annoncé des poursuites contre le camp Ouattara dans le cadre des massacres commis lors de la crise postélectorale. C’est du moins ce qu’a affirmé Fatou Bensouda, avant son départ de l’Institution judiciaire. Mais Baudouin Yapo évoque la « légitime défense » pour disculper le camp dont il se réclame.
Poursuite de la CPI : Le camp Ouattara se disculpe
Invitée du Journal Afrique de TV5 monde dans le courant du mois de mai, alors que Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé venaient d’être définitivement acquittés par la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda s’est voulue formelle : « Ce sur quoi il faut se concentrer, c’est que plus de 3 000 Ivoiriens sont morts. Souvenons-nous des victimes de ces crimes… De victimes qui sont mortes ou qui souffrent encore aujourd’hui de ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire. Ils méritent justice. »
Puis, la procureure sortante de la CPI annonce : « Et je saisis l’opportunité pour dire que mon bureau à la CPI n’a pas seulement enquêté d’un côté. Nous sommes aussi en train d’enquêter sur l’autre camp (camp Ouattara, NDLR). » Ces enquêtes pourraient donc déboucher sur des poursuites dirigées par le nouveau procureur, Karim Khan.
Cependant, le camp Ouattara réfute toute idée de poursuites dans ses rangs par la Cour pénale internationale (CPI). Et c’est Baudouin Yapo qui l’a éloquemment traduit, dimanche 1er août, sur la chaîne ivoirienne NCI. Deux thématiques étaient alors abordées : « Rencontre Ouattara-Gbagbo, et après ? » et « Levée du mandat d’arrêt de la CPI : quel avenir politique pour Simone Gbagbo ? »
Pour le Député suppléant du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) à Azaguié : « Il ne doit pas avoir de poursuites dans le camp Ouattara parce qu’ils ont tué en légitime défense». Cette ligne de défense sera-t-elle prise en compte par le successeur de Fatou Bensouda pour ne pas engager de poursuites contre certaines personnalités proches du pouvoir ivoirien ? Bien malin qui pourrait faire le juste pronostic.
Il faut toutefois rappeler que dans le camp Gbagbo, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, accusés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, ont été acquittés par la CPI. Simone Gbagbo, ancienne Première Dame, vient, quant à elle de se voir notifier l’abandon des poursuites contre elle.