En Haïti, l’ex-Première dame Martine Moïse, qui se trouve en Floride, a l’intention de candidater à l’élection présidentielle prochaine dans son pays, après l’assassinat de son mari Jovenel.
Martine Moïse revient sur cette nuit tragique au cours de laquelle son mari a été assassiné
Dans une interview accordée au journal New York Times, Martine Moïse, actuellement en Floride aux États-Unis, a cité le nom de l’entrepreneur et homme d’affaires Réginald Boulos comme quelqu’un qui avait quelque chose à gagner dans la mort de son mari, bien qu’elle n’ait pas voulu l’accuser d’avoir ordonné l’assassinat. Dans cette entrevue, elle décrit la nuit terrible au cours de laquelle son mari a été assassiné, mais a également confié qu’elle envisageait de se porter candidate à la présidentielle en Haïti.
Elle réclame l’aide des États-Unis dans l’enquête sur l’assassinat de son mari. Comme beaucoup de Haïtiens, elle se pose de nombreuses questions: Comment se fait-il qu’il n’y ait eu aucun blessé du côté des 40 à 50 personnes chargées de la sécurité du président ? Qui est le véritable commanditaire de cette opération menée par un commando qui semblait aguerri ? La veuve du président Jovenel Moïse affirme que l’enquête sur le financement de ce crime remontera à coup sûr aux riches oligarques d’Haïti, dont les moyens de subsistance ont été perturbés par les attaques de l’ex-Chef de l’État contre leurs contrats lucratifs.
Boulos, de son coté, a rejeté d’un revers de main cette accusation, déclarant que sa carrière politique était en fait mieux avec M. Moïse vivant – parce que dénoncer le président était un élément central de sa plate-forme politique. « Je n’avais absolument, absolument, absolument rien à voir avec son meurtre, même dans les rêves », a déclaré M. Boulos. « Je soutiens une enquête internationale solide et indépendante pour trouver qui a eu l’idée, qui a financé son assassinat et qui l’a exécuté. »
Martine Joseph Moïse a également déclaré qu’elle envisage sérieusement de se présenter à la présidence, – de Banana Republic, avec les cartes Dermalog – une fois qu’elle subira d’autres interventions chirurgicales sur son bras blessé. Elle a déjà subi deux interventions chirurgicales et les médecins prévoient maintenant d’implanter des nerfs de ses pieds dans son bras, a-t-elle déclaré. Elle pourrait ne jamais retrouver l’usage de son bras droit, a-t-elle dit, et ne peut bouger que deux doigts.
« Le président Jovenel avait une vision », a-t-elle dit, « et nous, les Haïtiens, n’allons pas la laisser mourir », alors qu’actuellement, selon la FAO, presque la moitié de la population haïtienne crève de faim. Les haitiens sont devenus plus pauvres qu’ils ne l’étaient avant l’arrivée de Jovenel Moïse au Palais National. Lors de son bref passage en Haïti pour inhumer son mari assassiné, la veuve du président Moïse a soigneusement évité la protection offerte par les forces de police haïtienne et a préféré débarquer avec des agents de sécurité étrangers, lourdement armés, apparemment aux frais du trésor public.
Elle n’a non plus fait aucune déclaration à la presse haïtienne et les autorités judiciaires n’ont pas encore révélé si elle ou ses enfants ont fait leur déposition comme témoins de l’assassinat de Jovenel Moïse « trahi et abandonné », selon ses propres citations.