A la suite du boycott actif de 1995 et la formation du Front républicain (FR) avec le RDR d’Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo accédéra à la Magistrature suprême, en octobre 2000, à la suite d’élection très mouvementée.
Laurent Gbagbo, son élection à la Présidence de la République dans des « conditions calamiteuses »
Henri Konan Bédié est finalement renversé par un coup d’État militaire, en décembre 1999. Le Général Robert Guéï s’empare alors du pouvoir et installe un Comité national de salut public (CNSP). Le général putschiste avait déclaré tout d’abord qu’il ne se porterait pas candidat, avant de se raviser et de devenir le « candidat du peuple ».
Candidat du peuple qui sera battu par le candidat du Front populaire ivoirien (FPI). Alors que la Commission nationale électorale (CNE) dirigée par Honoré Guié publiait les résultats, une irruption de militaires au siège de l’organe électoral viendra tout suspendre. Laurent Gbagbo appelle donc ses partisans à descendre dans la rue pour faire barrage au braquage électoral de la junte militaire.
Après avoir fait plier Guéï Robert et les militaires, Laurent Gbagbo fera également face aux militants du Rassemblement des républicains (ex-RDR), qui sont descendus dans la rue à l’appel de leurs dirigeants, qui annonçaient alors que « le pouvoir est dans la rue ». La crise postélectorale qui s’en suivra sera très sanglante. Un charnier a d’ailleurs été découvert dans la foulée dans la commune populaire de Yopougon.
Lors de sa prestation de serment, le Président Gbagbo reconnaît avoir accédé au pouvoir dans des « conditions calamiteuses ». Mais il promet, toutefois, d’organiser des élections ouvertes, crédibles, justes et transparentes à la date constitutionnelle que venait d’indiquer la Constitution de la deuxième République.
Au pouvoir, Laurent Gbagbo confronté à une rébellion armée
En accédant à la Magistrature suprême en octobre 2020, Laurent Gbagbo envisageait de refonder la Côte d’Ivoire avec son parti, le Front populaire ivoirien (FPI), ainsi, que les autres acteurs politiques ivoiriens. Pour donc ramener tous ses compatriotes au chevet du pays et travailler à un sursaut national collectif et faire « tabula rasa » du passé, le nouveau président ivoirien a organisé un Forum de la réconciliation dans l’optique de réaliser une véritable catharsis et panser les plaies accumulées au fil des années de crise.
Mais c’était visiblement peine perdue, car dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, une rébellion éclate en Côte d’Ivoire. Guillaume Soro, ancien leader syndical estudiantin, avait alors pris la tête des insurgés. Après avoir parcouru les capitales africaines et française et signer de nombreux accords (Lomé, Marcoussis, Accra et Prétoria), Gbagbo Laurent initie le dialogue direct avec à la clé, l’accord politique de Ouagadougou qui a permis la nomination à la Primature de l’ancien chef rebelle.
Guillaume Soro conduira donc le processus électoral, qui débouchera malheureusement sur la crise postélectorale de 2010-2011 qui a fait 3 000 victimes selon le bilan officiel. À coup de canon et de bombardements, Laurent Gbagbo, la Première Dame Simone Ehivet Gbagbo, ainsi que bon nombre de leurs collaborateurs, ont été débusqués du « bunker » où ils s’étaient terrés. Après un détour au Golf Hôtel, Laurent Gbagbo sera conduit à Korhogo, dans le septentrion ivoirien. Son épouse sera, quant à elle, gardée en résidence surveillée, à Odienné. À la suite d’une procédure judiciaire qui reste encore à désirer, le Woody de Mama sera remis à la Cour pénale internationale (CPI).