En Tunisie, la violence est montée d’un cran à la suite du limogeage du Premier ministre, Hichem Mechichi par le président de la République Kaïs Saïed le lundi 26 juillet 2021. La communauté internationale exprime ses inquiétudes face aux tensions entre les partisans des deux hommes politiques.
Tunisie : L’Elysée appelle à un « retour, dans les meilleurs délais, à un fonctionnement normal des institutions »
Dimanche 25 juillet 2021, contre toute attente, Kaïs Saïed, le président de la République de Tunisie, a procédé à la suspension des travaux du Parlement. Et ce, pour une période trente jours. « J’ai pris des décisions que nécessite la situation afin de sauver la Tunisie, l’Etat et le peuple tunisien », a justifié le chef d’Etat tunisien.
Plus tard, il démet le Premier ministre, Hichem Mechichi de ses fonctions. Il faut savoir que les Tunisiens ont vivement manifesté dimanche contre la gestion de la covid -19 par leurs dirigeants. Pour sa part, Hichem Mechichi n’a pas souhaité engager le bras de fer avec son ancien patron.
« Je remets la responsabilité à la personnalité que le président de la République lui confiera à la présidence du gouvernement pendant l’année de délibération de notre pays depuis la révolution et dans le respect des nuits dignes de l’État, je souhaite tout le succès au nouveau groupe gouvernemental. Je continuerai à servir mon pays depuis n’importe quel site. La Tunisie a vécu libre et immunitaire pour toujours, et gloire à son peuple », a-t-il déclaré dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
La communauté internationale se dit préoccupée par la situation qui prévaut en Tunisie. La France souhaite « un retour, dans les meilleurs délais, au fonctionnement normal des institutions » quand la Turquie « rejette la suspension du processus démocratique et le mépris du désir de démocratie du peuple ».
Maria Adebahr, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères de l’Allemagne, a fait savoir que son pays prend « acte de la décision du président de la République d’invoquer l’article 80 de la Constitution pour suspendre les travaux du Parlement ». Elle a cependant soutenu que « c’est une interprétation assez large de la constitution ».
Quant à Farhan Haq, le porte-parole adjoint du secrétaire général des Nations Unies, il note la situation en Tunisie est suivie de très près depuis la décision prise par le chef d’Etat tunisien. « Nous appelons toutes les parties prenantes à faire preuve de retenue, à s’abstenir de toute violence et à veiller à ce que la situation reste calme. Tous les différends et désaccords doivent être résolus par le dialogue », a-t-il dit.