Pour le Père Donald ZAGORE, prêtre catholique de la société des missions africaines, la rencontre prévue le mercredi 27 juillet entre Laurent Gbagbo et son successeur Alassane Ouattara, est un pas important vers la réconciliation nationale tant souhaitée par les populations ivoiriennes.
Rencontre Gbagbo-Ouattara : Ce qu’en pense le prêtre catholique Donald ZAGORE
C’est un geste fort que ces deux hommes, farouches ennemis d’hier, envoient non seulement à la communauté nationale, mais aussi à la communauté internationale. Cette rencontre est un pas important vers la réconciliation tant désirée par le peuple ivoirien. Il faut le dire haut et fort, les Ivoiriens ont soif de réconciliation. Toutefois, il faut rester dans la mesure de toute chose vue l’histoire tragique de cette nation ivoirienne.
C’est, certes, un pas important, mais qui est loin de sceller définitivement la réconciliation. Si cependant nous saluons ces initiatives de rencontre, l’aspiration du peuple est que ces acteurs majeurs de la vie politique ivoirienne aillent plus loin en embrassant ensemble les valeurs constitutives d’une réconciliation vraie et authentique. La réconciliation ne prendra véritablement forme que dans les murs d’une Côte d’Ivoire devenue incontestablement un état de droit, un État démocratique.
C’est autour de cette volonté ferme à construire la Côte d’Ivoire sur les valeurs démocratiques et d’un état de droit que la réconciliation pourra se faire entre les Ivoiriens dans la vérité et dans la justice. Le voyage vers la démocratisation de notre pays reste un voyage encore périlleux et difficile. En effet, la population ivoirienne avait voulu manifester par une simple marche pacifique, pour dire non à la cherté de la vie, ce mercredi 21 juillet 2021, en vue d’inviter les autorités à se pencher sur la souffrance d’un peuple ivoirien de plus en plus asphyxié dans sa misère.
Une crise qui est née suite à l’inflation abusive des prix de produits de premières nécessités, rendant la vie des populations de plus en plus difficile. Face à cette volonté juste et noble des populations, un refus catégorique sur le plan administratif et un dispositif militaire impressionnant fut déployé pour étouffer cette décision de la société civile ivoirienne à faire entendre sa voix. C’est un acte antidémocratique qui porte atteinte au principe de liberté et d’expression des populations. La restriction des libertés, et la volonté de réduire au silence les populations sont malheureusement des attitudes qui détruisent jour après jour le désir de voir se lever sur la Côte d’Ivoire le soleil de la démocratie et de l’état de droit.
P. Donald ZAGORE, sma