Guantanamo – Les Etats-Unis ont renvoyé lundi un détenu au Maroc; le premier transfert sous Biden déterminé à fermer la prison de Guantanamo Bay qui compte encore 39 prisonniers.
Joe Biden réaffirme son objectif de fermer la prison controversée de Guantanamo
Abdellatif Nacer, né en 1965 à Casablanca, avait rejoint les forces d’Al-Qaïda en Afghanistan, où il a combattu l’armée américaine en 2001. Il a été remis lundi matin aux autorités marocaines, selon le Pentagone.
A Rabat, la justice a annoncé lundi l’ouverture « d’une enquête avec l’intéressé pour son implication présumée dans la perpétration d’actes terroristes ». « Les effets juridiques seront déterminés par le parquet à la lumière des résultats de l’enquête », a précisé le parquet dans un communiqué.
Située sur une base navale américaine à Cuba, la prison de Guantanamo Bay avait ouvert ses portes sous la présidence de George W. Bush après les attentats de 2001 menés par Al-Qaïda.
Qui est Abdellatif Nacer
M. Nasser, la cinquantaine aujourd’hui, avait été enfermé dans ce complexe pénitentiaire en 2002. Depuis, aucune charge formelle n’a été retenue contre lui.
Dans les années 1980, il avait intégré un groupe islamique soufi marocain non violent, selon son dossier au Pentagone. En 1996, il est recruté pour combattre en Tchétchénie et il se retrouve en Afghanistan, où il est formé dans un camp d’Al-Qaïda. Il est capturé après avoir combattu les forces américaines en Afghanistan puis envoyé à Guantánamo en mai 2002.
Pendant près de deux décennies d’emprisonnement, il s’adonne à des études de mathématiques, d’informatique et d’anglais et parvient à rédiger un dictionnaire arabe-anglais de 2 000 mots, selon un responsable du Pentagone non identifié.
Son transfert ramène à 39 le nombre de détenus de la tristement célèbre prison militaire érigée en 2002 sur la base militaire américaine de Guantanamo, à Cuba, pour abriter les prisonniers de guerre présumés complices d’Al-Qaïda.
Dix autres prisonniers, qui ne sont plus considérés comme une menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis, ont déjà reçu leur bon de sortie et 17 autres pourraient les rejoindre.
Leur départ de Guantanamo dépend de la volonté de leur pays d’origine ou d’un pays tiers à les accueillir.