Candidat-tête de la liste Maturité-Unité-Renaissance (MUR) pour une nouvelle Mugef-ci (Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l’Etat) plus humaniste et au service des fonctionnaires, Théodore Gnagna Zadi dénonce la mauvaise gestion de la mutuelle des fonctionnaires par l’équipe dirigeante sortante avec à sa tête Mesmin Komoé. Dans la tribune ci-dessous, le syndicaliste fustige le bradage de certains biens fonciers appartenant à la Mugef-ci.
L’immeuble Adiko Niamkey de la Mugef-ci, un exemple d’Éléphant blanc ! ( Par Théodore Gnagna Zadi)
Le lundi 28 juin 2021, le Conseil d’administration sortant de la Mugef-ci a inauguré en grande pompe, un nouvel immeuble, baptisé du nom de l’illustre fondateur de la Mugef-ci moderne, le camarade Hyacinthe Adiko niamkey. Cette volonté d’honorer ainsi ce monument syndical est une bonne chose mais nous verrons par la suite si ce fut la bonne manière. Au cours de la cérémonie, le Président du Conseil d’administration a levé un coin du voile sur les caractéristiques du bâtiment, son utilisation, ainsi que son mode de financement. Il ressort principalement de son intervention que l’immeuble n’a pas été construit sur le budget de la Mugef-ci, mais il a été financé à partir de la vente d’un lopin de terre de la réserve foncière des fonctionnaires achetés par la Mugef-ci en 2004 et situé à Abatta. Il a également indiqué que cette nouvelle bâtisse de 4 étages va servir de bureaux annexes.
Ces informations livrées par le président appellent de nous quelques réflexions : Selon un des vice président, très présent sur les réseaux, l’Assemblée générale aurait validé ce projet . À supposer qu’il dise vrai , mais a-t-elle été informée par la suite de la surface troquée pour l’édification du bâtiment, sait-elle à combien le mètre carré a été vendu, combien le bâtiment a coûté ? A la lecture de certains commentaires de délégués sur les réseaux sociaux, nous pouvons répondre par la négative. Ce projet a été fait dans une opacité dont le conseil actuel a le secret. Surtout que ce projet comme tous les autres n’a fait l’objet d’aucun appel d’offres au point que nul ne peut affirmer objectivement que c’était la meilleure offre.
Or tout part de là ! Une étude financière sérieuse a-t-elle été menée avant le choix du mode de financement ? Quelle était l’opportunité de la construction d’un bâtiment, rien que pour servir de bureaux alors que la Mugef-ci n’est pas en location dans l’actuel bâtiment au point de brader une partie de la propriété foncière des fonctionnaires ? Nul n’ignore que la terre prend de la valeur avec le temps, elle ne peut être vendue qu’en cas d’extrême nécessité. Or la seule urgence qui compte en matière de mutualité sociale, c’est la prise en charge de la santé des fonctionnaires. Et pourtant, malgré la souffrance des fonctionnaires, le Conseil d’administration n’a pas pensé un seul instant vendre la terre pour leur apporter un soulagement dans leur santé.
« La Mugef-ci n’a pas de problème d’argent, elle a un problème de gouvernance »
Le Conseil d’administration a plutôt fait croire que la seule voie pour en sortir était soit l’augmentation des cotisations ou la souscription à des nouveaux produits onéreux. Mais il ont trouvé l’ingéniosité de vendre nos terres non pas pour nous soigner mais pour construire des bureaux. Je vous le dis encore, la Mugef-ci n’a pas de problème d’argent, elle a un problème de gouvernance, elle a un problème de gestion, elle un problème de vision. Elle a juste besoin d’humanistes, d’altruistes à sa tête ! Ce terrain vendu on ne sait à qui, par le biais d’un gré à gré, prendra de la valeur dans quelques mois avec le bitumage en cours de l’ancienne route de Bingerville qui passe à proximité de la propriété foncière de la Mugef-ci.
Brader la propriété foncière des fonctionnaires pour construire des bureaux afin de caser ses nombreuses recrues et venir affirmer sans gêne que ce n’est pas l’argent des mutualistes qui a été utilisé est une insulte à notre intelligence ! Un bâtiment construit dans la précipitation pour assouvir une volonté de puissance et dont tous les spécialistes en matière de bâtiments dénoncent la mauvaise qualité. Pour preuve, ce bâtiment ne dispose pas de sécurité incendie, le quatrième étage abritant la salle polyvalente ne dispose pas d’escaliers de secours. Pire, les handicapés moteurs auront du mal à accéder aux salles car rien n’est prévu pour eux, les goulottes traînent à même le sol ou sur le mur ! Voilà le bâtiment !
Pour nous il n’aurait pas dû se prénommer de l’illustre nom d’Adiko Niamkey, c’est l’ancien bâtiment qu’il aurait fallu baptiser ainsi car il a été acheté par lui. Le fameux bâtiment dont s’enorgueillit le Conseil d’administration actuel n’est ni plus ni moins qu’un « Eléphant blanc », c’est-à-dire une réalisation d’envergure prestigieuse qui s’avère en définitive plus coûteuse et dont l’exploitation ou l’entretien devient alors un fardeau financier.