Dès sa sortie de prison, Alain Lobognon propose ses bons offices pour réconcilier Alassane Ouattara et Guillaume. Soro. Franklin Nyamsi décèle plutôt un acte de trahison de l’ancien soroïste.
Franklin Nyamsi à Lobognon : « Il faut avoir l’ultime courage de trahir ouvertement »
23 décembre 2019, Alain Lobognon et bon nombre de ses camarades de parti ont été interpellés au siège de Générations et peuples solidaires (GPS), puis écroués. C’était dans la foulée du retour manqué de Guillaume Soro en Côte d’Ivoire. Et depuis, tous les proches de l’ancien leader des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) ont eu des fortunes diverses.
Si Mamadou Djibo, Ouattara Marc alias Marc Kidou Ouattara, Ouattara Ladji, Touré Aboubacar, Traoré Babou, Soro Kanigui Mamadou, Yao Soumaïla et Karidioula Souleymane ont été libérés sous conditions depuis septembre 2020, ce n’était pas le cas pour d’autres pro-Soro qui croupissaient encore en prison.
Mais que n’avait-on pas entendu sur ces soroïstes mis en liberté ? Certains observateurs avançaient d’ailleurs qu’ils ont troqué leur liberté contre une adhésion au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, parti présidentiel), ou plutôt ils auraient lâché Soro Guillaume.
Le tribunal criminel vient par ailleurs de rendre son verdict dans l’affaire impliquant Soro Kigbafori Guillaume et 19 autres de ses coaccusés. L’ancien chef du parlement ivoirien, jugé par contumace, a écopé de la prison à vie pour « Complot et tentative d’atteinte à la sureté de l’État ». D’autres proches collaborateurs, notamment Affoussiata Bamba Lamine, Kamaraté Koné Souleymane dit Soul to Soul, ou encore Moussa Touré, ont pris 20 ans.
Alain Lobognon, les frères Soro (Simon et Rigobert) et Félicien Sekongo se tirent cependant avec 17 mois de prison pour trouble à l’ordre public. Peine équivalant à leur temps de détention. Ils ont donc été libérés par la suite.
Au lendemain de sa libération, l’ancien député de Fresco a produit un communiqué par le truchement de son porte-parole dans lequel il « entend s’engager résolument pour faire baisser les tensions et mettre fin aux désaccords entre le chef de l’État-président de la République, Monsieur Alassane Ouattara et Monsieur Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, son fils ».
Il n’en fallait pas plus pour faire dire à Pr Franklin Nyamsi que son compagnon Lobognon a trahi la lutte. « Avoir été un prisonnier politique ne donne à personne le droit de trahir ses convictions et de tenter de manipuler l’opinion pour masquer ses compromissions. Il faut avoir l’ultime courage de trahir ouvertement au lieu de s’improviser en pseudo-médiateur. À bon entendeur, salut ! », a tweeté le conseiller politique de Guillaume Soro.