Les ministères de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et celui de l’Agriculture et du Développement Rural, en collaboration avec le Centre régional d’excellence WAVE (CRE WAVE) pour les phytopathogènes transfrontaliers de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, ont initié un atelier de présentation du plan d’actions de lutte contre les maladies virales du manioc en Côte d’Ivoire.
Lutte contre les maladies virales du manioc: Un atelier sur la présentation d’un plan de riposte ouvert à Abidjan
La cérémonie officielle d’ouverture de cet atelier a eu lieu, le mercredi 23 juin 2021, au Pôle scientifique et d’innovation de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Bingerville, siège du CRE WAVE. Dans son allocution d’ouverture, M. Kouassi N’Guessan, représentant la Directrice de la Protection des Végétaux, du Contrôle et de la Qualité du ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER), a souligné la pertinence de la tenue de l’atelier. Dans la mesure où, a-t-il dit, le plan d’action de lutte contre les maladies virales du manioc « vise à assurer aux ménages et aux petits producteurs une sécurité alimentaire durable et une garantie de revenu par une meilleure gestion desdites maladies. Le manioc contribue largement au progrès social et renforce l’égalité du genre ».
« Il s’agira d’implémenter ce plan aux fins de limiter significativement la propagation de pandémies virales vers l’Afrique de l’Ouest et principalement vers la Côte d’Ivoire », a ajouté M. Kouassi N’Guessan. Il a précisé que « ces actions favoriseront la production du manioc et préserveront l’Attiéké tant prisé par les populations. Ce plan permettra ainsi de réduire les impacts socio-économiques néfastes tant à l’échelle nationale que régionale ». Non sans oublier de saluer le soutien de la Fondation BILL & MELINDA GATES au programme WAVE.
La Directrice de la Valorisation et de l’Innovation du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (DVI-MESRS), le Prof. Fatou SORO, à au nom de la Direction Générale de la Recherche et de l’Innovation( DGRI), a rappelé que le plan d’action national contre les maladies virales du manioc en Côte d’Ivoire a été élaboré en novembre 2018 à Yamoussoukro par le programme WAVE (devenu Centre régional WAVE pour les phytopathogènes transfrontaliers). Elle a dit être convaincue que les conclusions auxquelles l’atelier va aboutir, « permettront aux acteurs de la filière manioc, notamment, d’implémenter » le plan d’action en question.
« Le manioc est l’aliment de base pour environ 800 millions de personnes dans le monde »
« Le rendement moyen du manioc en Côte d’Ivoire qui est faible avec 7 tonnes par hectare comparé à l’Asie qui affichait un rendement de 21,34 tonnes par hectare en 2016 est en grande partie due à ces maladies virales. Cette situation pourrait être corrigée grâce à l’implémentation du plan d’action national de lutte contre les maladies virales pour le grand bonheur du million de producteurs de manioc de la Côte d’Ivoire », a ajouté pour sa part, le vice-président de l’Université Félix Houphouët-Boigny, en charge de la Recherche et de l’Innovation Technologique, le Prof. Abdoulaye Sangaré.
Le manioc est l’aliment de base pour environ 800 millions de personnes dans le monde, dont près de 500 millions d’africains. En Afrique, les produits dérivés multiples du manioc (gari, tapioca, pâte fermentée, attiéké, farine, amidon, chips, etc.) font l’objet de consommation et de commerce sous régional. La production du manioc est confrontée à deux principales maladies virales que sont la maladie de la mosaïque africaine du manioc ou Cassava mosaic disease (CMD) et la maladie de la striure brune du manioc ou Cassava brown streak disease (CBSD).
L’objectif principal de l’atelier est de réviser et présenter le plan de riposte national contre les maladies virales du manioc en Côte d’Ivoire et de mobiliser les parties prenantes pour son opérationnalisation. Les travaux de l’atelier doivent déboucher sur un plan concret pour l’opérationnalisation du plan de riposte contre les maladies virales du manioc afin de contribuer à la sécurité alimentaire en Afrique. Les premiers bénéficiaires du plan de riposte seront les producteurs de manioc, les transformateurs et les consommateurs. La Côte d’Ivoire connait une croissance de sa production de manioc qui est passée de moins de 3 millions de tonnes en 2011 à plus de 4 millions de tonnes en 2017.
Le manioc se positionne comme la deuxième culture vivrière du pays et participe à la sécurité alimentaire des populations. Lancé en 2015 grâce à un financement de la Fondation Bill & Melinda Gates (BMGF) et du Foreign, Commonwealth and Development Office (FCDO), WAVE a mené une première phase de 5 ans réussie, incitant ainsi ses bailleurs de fonds à renouveler leur soutien pour une deuxième phase de quatre ans, avec une couverture géographique plus étendue. Avec son siège en Côte d’Ivoire au Pôle scientifique de l’Université Félix Houphouët-Boigny, WAVE est mis en œuvre dans dix (10) pays : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Nigeria, République Démocratique du Congo, Sierra Leone et Togo et est hébergé par treize (13) instituts nationaux de recherche agricole et universités.