Arrivée de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire en live sur afrique-sur7.fr. L’ancien Président ivoirien est sur le point de sortir du secteur des voyageurs pour aller se diriger vers le pavillon d’honneur. Il est 16h57 minutes à Abidjan.
Les personnalités venues accueillir le Président Laurent Gbagbo
On voit Sam l’Africain passer devant les journalistes, juste devant le véhicule transportant le Président. Le gendre de Laurent Gbagbo, Stéphane Kipré est aussi visible sur les images à 16h59.
Difficile d’apercevoir le Président Laurent Gbagbo derrière les vitres du véhicule qui le transporte. Il se dirige vers le pavillon d’honneur où l’attendent plusieurs personnalités de son parti le FPI et aussi des chefs notables. Il est 17h01 à Abidjan.
Le Président Pascal Affi N’Guessan, président du FPI, présent sur les images de Afrique-sur7.ci à 17h02. Me Serge Gbougnon, l’avocat de Charles Blé Goudé, accorde quelques mots à afrique-sur7.ci.
M. Diabaté Gbè, un ancien cadre du LMP, s’exprime également sur les écrans de afrique-sur7.ci à 17h04. Il est très heureux et affiche son bonheur. L’humoriste Adama Dahico est lui aussi présent pour accueillir Laurent Gbagbo.
À 17h06, on aperçoit le Président Laurent Gbagbo dans un véhicule de type 4×4. Notre équipe se déplace vers le pavillon d’honneur où sont présents plusieurs cadres du FPI et des personnalités importantes de Côte d’Ivoire.
Les journalistes sont bousculés par le service de sécurité. Les forces de l’ordre demandent aux journalistes de s’éloigner malgré leurs accréditations. 17h14 à Abidjan. Laurent Gbagbo est toujours dans la voiture. Il n’est toujours pas au pavillon d’honneur où l’attentent plusieurs personnalités.
L’équipe d’Afrique-sur7.ci se dirige maintenant vers le QG de Laurent Gbagbo. Dans un nouveau direct, nous allons reprendre les commentaires de l’ambiance entourant ce retour historique de l’opposant tout aussi historique de la politique ivoirienne. Laurent Gbagbo s’était opposé à Félix Houphouët-Boigny à l’époque du parti unique. C’est lui le prêtre du multipartisme en Côte d’Ivoire. Il a tenu tête au vieux jusqu’à sa mort en 2013.
Le début du problème Laurent Gbagbo
Henri Konan Bédié qui a succédé à feu Félix Houphouët-Boigny a lui aussi été un adversaire de Laurent Gbagbo, coalisé à l’époque avec l’actuel Président ivoirien Alassane Ouattara. Le Front Républicain qu’ils avaient formé a pris fin au soir du coup d’État contre le Président Konan Bédié, leader du PDCI RDA. Vient alors au pouvoir le Général Robert Gueï. Celui-ci parvient adoucir Laurent Gbagbo qui veut laisser la chance à l’armée de réussir une transition pacifique.
Robert Gueï organise des élections auxquels sont exclus Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. Laurent Gbagbo l’emporte, mais le Général refuse de reconnaitre sa défaite. Le peuple descend dans la rue pour faire reculer le Général Robert Guëi. Le même soir de la reddition du patron du coup d’État, les militants d’Alassane Ouattara descendent dans la rue pour revendiquer la reprise des élections.
Dans ce cafouillage, plusieurs cadres sont découverts et l’on parle alors du charnier de Yopougon. Laurent Gbagbo est accusé d’avoir massacré des militants du RDR de son ancien allié devenu son plus farouche rival alors même qu’il n’avait pas encore le contrôle de toute l’armée. Accusé par la presse française d’être l’auteur de ses assassinats, il remporte son procès intenté contre le journal Le Monde.
« La justice française a condamné le journal Le Monde pour diffamation envers le Président ivoirien Laurent Gbagbo et son épouse. » Le Nouvel Obs.
Quand Guillaule Soro et ses rebelles entrent en scène
Alors qu’il tente de mettre en place une politique sociale en Côte d’Ivoire, en 2002, une tentative de coup d’État échoue contre son régime. L’armée ivoirienne repousse les assaillants qui vont se replier dans la zone de Bouaké pour y former une rébellion armée. Guillaule Soro apparait au grand jour comme étant le patron de la rébellion.
Ancien syndicaliste en chef de la Fédération Estudiantique et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), il n’avait jamais travaillé de sa vie et il n’avait pas beaucoup de moyens pour financer une rébellion armée. C’est Alassane Ouattara qui sera accusé d’avoir armé les rebelles lancés aux trousses de Laurent Gbagbo, chose que Guillaume Soro confirmera à Paris où il est en exil suite après l’échec de son arrestation par le régime de l’actuel Président Alassane Ouattara.
En 2010, alors qu’une partie du territoire est toujours sous occupation des rebelles de Guillaume Soro, la France met sous pression Laurent Gbagbo pour organiser les élections. À la proclamation des résultats, Laurent Gbagbo qui était au pouvoir accuse Alassane Ouattara d’avoir triché en bourrant des urnes avec l’aide des rebelles. L’ancien chef de l’État dénonce aussi des intimidations de ses électeurs par les anciens rebelles acquis à la cause d’Alassane Ouattara.
Après l’élection, la guerre
Les deux candidats, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, se déclarent vainqueurs de l’élection. Le premier est soutenu par la CEI alors que le second est confirmé par le Conseil Constitutionnel devant qui il prêt serment. Coup de théâtre, Alassane Ouattara, sans reconnaitre la décision du Conseil Constitutionnel, lui adresse un courrier dans lequel il lui demande de reconnaitre sa victoire.
La guerre qui s’en suit fera 3000 morts. Laurent Gbagbo perd la bataille et est arrêté, son épouse Simone, ses proches et lui. Après dix jours de combats qui ont précédé son arrestation à Abidjan, l’armée française et les Forces Licorne et l’ONUCI ont bombardé son palais et les positions des forces de l’ordre régulières qui lui étaient fidèles. Son ministre de l’Intérieur Désiré Tagro est tué d’une balle dans la tête. Laurent Gbagbo est déporté dans une résidence surveillée dans le nord du Pays, à Korhogo. Son épouse Simone est traitée de la même façon dans une ville voisine, Odienné.
Départ de Laurent Gbagbo à La Haye
Le 30 novembre 2011, le fondateur du Front Populaire Ivoirien est transféré devant la Cour pénale internationale (CPI) qui l’accuse d’avoir commis des crimes contre l’humanité. Toute la presse française dit alors qu’il vient d’effectuer un voyage sans retour, n’hésitant pas à brandir contre lui les accusations les plus farfelues. Mais les militants du FPI et les GOR (Gbagbo ou rien) battent le pavé à Paris tous les week-ends pour dénoncer la cabale montée de toute pièce depuis 2002 contre leur leader.
De 2011 à 2019, à la mise en libération de Laurent Gbagbo suite à son acquittement, ces militants ont défilé, organisé des manifestations dans toutes les grandes villes occidentales. La ville de Paris, ville symbole de leur révolte, supportera leurs nombreuses marches de protestation contre la France politique, la CPI et le régime d’Alassane Ouattara.
Retour de Laurent Gbagbo à Abidjan, seuls ses militants y croyaient
Laurent Gbagbo a finalement regagné son pays la Côte d’Ivoire le 17 juin 2021. Son avion s’est posé sur le tarmac de l’aéroport Félix Houphouët-Boigny sur le coup de 15h45. Nous avons essayé autant bien que mal de vous faire suivre en live cette arrivée du « Woody de Mama« .
Il faut noter que ses militants ont été empêchés par les forces de l’ordre de rejoindre l’aéroport. Les autorités policières redoutaient des débordements et ont donc anticipé avec la mise en place d’un impressionnant dispositif sécuritaire.
Nous avions prévu de vous faire suivre l’arrivée de Laurent Gbabo chez lui, mais notre véhicule, ainsi que ceux de l’ensemble des journalistes devant couvrir l’événement, a été stoppé net par un impressionnant embouteillage crée par les militants pro-Gbagbo à moins de 500m de son QG. Ce retour de Laurent Gbagbo est forcement historique. C’est pour ses militants une sorte de victoire du petit David contre le Goliath que sont Alassane Ouattara (le Président ivoirien), la CPI et la France. Ces derniers sont confédérés comme les adversaires de Laurent Gbagbo.
La France, il faut le noter, a toujours été partie prenante dans les affaires internes de la Côte d’Ivoire. Malgré les discours d’apparence, Paris tire régulièrement les ficelles dans ce qui se passe dans la politique ivoirienne.