Soixante-douze heures après le scrutin législatif anticipé en Algérie, les populations sont toujours dans l’attente des résultats de cette élection marquée par une abstention massive et qui, selon des médias locaux, pourrait consacrer la victoire des partis traditionnels.
Algérie : Les partis pro-Boutéflika en passe de remporter le scrutin législatif
En Algérie, plus de 72 h après, les Algériens sont toujours dans l’attente des résultats des élections législatives anticipées qui ont eu lieu samedi dernier sur l’ensemble du territoire national. Selon Mohamed Chorfi, président de l’autorité nationale indépendante des élections, les résultats devraient être disponibles d’ici mercredi soir en raison du dépouillement « compliqué » par le nouveau mode de scrutin.
Il fait savoir un taux provisoire de participation, situé dans l’ordre des 30,20 %. Ce qui est relativement faible en comparaison aux scrutins législatifs précédents, notamment de 2017 (35,7%) et celui de 2012 (42,9%). « Pour moi, le taux de participation n’a pas d’importance. Ce qui m’importe, c’est que ceux pour lesquels le peuple vote, aient une légitimité suffisante », a argué samedi le président Abdelmadjid Tebboune.
Selon Ouest France, les vainqueurs des dernières législatives (2017) que sont le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), proches du président déchu Abdélaziz Boutéflika – sont bien placés pour rafler la mise. Le principal parti de la mouvance islamiste légale, le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), qui a revendiqué la victoire dès dimanche, arriverait en deuxième position. Le MSP, un parti conservateur, considéré comme modéré, a mis en garde contre « les nombreuses tentatives de modifier les résultats ».
Quelque 24 millions d’Algériens étaient appelés à élire les 407 députés de l’Assemblée populaire nationale. Ils devaient choisir parmi 2 288 listes dont plus de 1 200 s’affichaient comme « indépendantes », une première. Ces listes ont été ouvertement encouragées par un pouvoir en quête de renouvellement de sa légitimité après deux scrutins (présidentielle et référendum) marqués par une abstention record. Il s’agit des premières législatives depuis le soulèvement populaire du Hirak, inédit et pacifique, qui a abouti à la démission du président Abdelaziz Bouteflika après 20 ans de règne.