Serey Doh Célestin, secrétaire d’État auprès du ministre des Transports, chargé des Affaires Maritimes, a annoncé des mesures visant à mettre fin au remblayage et draguage anarchiques en Côte d’Ivoire.
Remblayage et Draguage anarchiques : Serey Doh Célestin annonce la création d’une brigade spéciale de surveillance
Face à l’ampleur des travaux de remblayage et de draguage anarchiques partout à Abidjan et à l’intérieur du pays, Serey Doh Célestin, secrétaire d’État auprès du ministre des Transports, chargé des Affaires Maritimes, après avoir informé par voie de presse le 11 mai dernier sur le respect du décret N0 2019-591 du 3 juillet 2019 relatif au remblayage, aux aménagements par endiguement, enrochement des rivages de la mer et des voies d’eau intérieures, a reçu le vendredi 11 juin 2021 les maîtres d’ouvrage des travaux de remblayage et les propriétaires de drague à son cabinet sis au 9ᵉ étage de la tour A, Abidjan Plateau.
Il leur a rappelé de vive voix ledit décret et les a invités à se conformer à la réglementation en vigueur sous deux mois. Il a également ordonné l’arrêt immédiat des travaux en cours. Enfin, Serey doh Célestin en a profité pour annoncer la création d’une brigade spéciale à l’effet de traquer tout contrevenant.
Rappelant le contexte de la rencontre, Serey Doh Célestin a dénoncé les travaux de remblayages anarchiques en cours dans tout le district d’Abidjan et sur plusieurs sites à l’intérieur du pays, ce, malgré les injonctions du secrétariat d’État chargé des affaires maritimes, à l’effet d’arrêter toutes les opérations de remblayage sur toute l’étendue du territoire ivoirien.
« Les remblayages ont des impacts dommageables sur l’environnement et les populations riveraines. Nous recevons de façon récurrente les plaintes des collectifs de riverains. Aussi après une enquête minutieuse sur le terrain, il ressort que sur les 20 sites en cours de remblayage dans le seul District d’Abidjan, seulement deux opérateurs sont en règle.
« C’est un problème sérieux parce qu’il y va de la santé des riverains, mais surtout de l’exploitation du domaine public maritime et fluvio-lagunaire », a dit le secrétaire d’État aux affaires maritimes avant de faire la lecture de la réglementation relative au remblayage en vigueur.
Mesures conservatoires
Afin de permettre aux propriétaires de dragues et maîtres d’ouvrage des travaux de remblayage de se conformer à la réglementation en vigueur, sur instructions du ministre des transports, le secrétaire d’État aux affaires maritimes a ordonné à nouveau l’arrêt immédiat des travaux de remblayage en cours ; les opérateurs sont invités à se conformer aux dispositions réglementaires en matière de remblayage dans un délai de deux (2) mois ; passé ce délai, a martelé Serey Doh Célestin, ils seront sanctionnés par des amendes conformément à la réglementation en vigueur, voire obligés de reconstituer le domaine public détruit.
La procédure pour l’obtention d’un permis d’exploitation du domaine public maritime pour le remblayage
« Avant de commencer toute réalisation d’opération de remblayage, aménagement par endiguement, enrochement des rivages de la mer et des voies d’eau intérieures, l’intéressé (personne physique ou morale, publique ou privée ou communautaire villageoise) doit adresser une demande d’autorisation au secrétariat d’État aux affaires maritimes. Il doit ensuite solliciter une enquête de commodo et incommodo auprès de la mairie ou de la sous-préfecture proche du site.
Il doit ensuite se munir du procès-verbal de l’examen technique (étude d’impact environnemental et social) réalisé par les services compétents de l’Etat, notamment le ministère de l’Environnement. Dans certains cas, il doit se munir de l’autorisation du ministère des Mines, de l’Energie et du Pétrole. Une fois, tous ces documents réunis, il saisit le secrétariat d’État aux affaires maritimes qui se prononce après une enquête publique et sur avis de la commission interministérielle d’autorisation d’exploitation du domaine public maritime ou fluvio-lagunaire pour la réalisation des opérations de remblayage, aménagement par endiguement, enrochement des rivages de la mer et des voies d’eau intérieures », a expliqué le colonel Kouassi Lucien Marcelin, conseiller technique au secrétariat d’état aux Affaires Maritimes.
Le syndicat national des Exploitants de Carrières de sable et de Gravier Rouler de Côte d’Ivoire (SYNECASCI) satisfait de la rencontre
Prenant la parole, M. Kouassi Clovis, secrétaire général du SYNECASCI a salué l’initiative du secrétaire d’État, Serey Doh Célestin avant de promettre de tout mettre en œuvre pour mettre en règle l’ensemble des membres de son syndicat. « L’anarchie dans le secteur est dû à un déficit de communication entre nous et l’administration compétente. C’est d’ailleurs la première fois que nous rencontrons un ministère. Et c’est la deuxième fois après les différents communiqués dans la presse que nous prenons connaissance de ce document qui réglemente le secteur de remblayage et draguage. C’est vous dire que l’opportunité que vous nous donnez en nous invitant à cette table d’échange est la bienvenue. De ce pas, nous allons informer tous nos membres afin qu’ils se conforment à la réglementation en vigueur » a déclaré Maalouf Salim, président du syndicat national des Exploitants de Carrières de sable et de Gravier Rouler de Côte d’Ivoire (SYNECASCI).
Sercom Affaires Maritimes