En Algérie, le taux de participation des Législatives du 12 juin 2021, reste un enjeu majeur du scrutin.
Législatives en Algérie: Les « indépendants » roulent-ils pour Tebboune ?
Ce samedi 12 juin, la population algérienne est appelée à se rendre aux urnes afin d’élire les 407 députés de l’Assemblée populaire nationale. Parmi près de 1.500 listes, plus de la moitié s’affichent comme « indépendantes ». Roulent-ils pour le président Tebboune ? L’Autorité nationale indépendante des élections (Anie) a validé 1 253 listes d’indépendants contre 1 237 autres de diverses formations politiques. Pour le scrutin législatif de 2017, la même instance avait retenu moins de 800 listes d’indépendants.
À l’approche de l’échéance électorale, le régime a multiplié les interpellations et les poursuites judiciaires à l’encontre des opposants politiques, militants hirakistes, avocats et journalistes indépendants. L’opposant algérien Karim Tabbou, figure centrale du Hirak, et le directeur d’une station de radio proche de ce mouvement prodémocratie, ont été arrêtés jeudi, selon leur entourage. Quelque 222 personnes sont actuellement incarcérées pour des faits en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien.
L’Algérie vit en effet depuis deux ans une crise de légitimité des institutions et du personnel politique en place. L’enjeu pour le pouvoir, c’est d’enfin réussir à tourner la page du Hirak. « Les autorités algériennes, à travers l’organisation des législatives, cherchent d’abord à acquérir une certaine légitimité par le biais d’un formalisme électoral », explique Brahim Oumansour, chercheur associé à l’IRIS, l’Institut des relations internationales et stratégiques et spécialiste du Maghreb. Selon lui, les autorités présentent ces élections également comme une réponse aux aspirations du Hirak. « Elles veulent donner l’impression d’un changement à travers le renouvellement de la classe politique au sein du Parlement algérien. »
Mais au sein du Hirak et de la classe politique, le scrutin est rejeté, comme l’ont été l’élection présidentielle en décembre 2019 et le référendum constitutionnel en novembre 2020. Tous deux marqués par une abstention record. Zoubida Assoul, présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UPC), un petit parti d’opposition, estimait que les élections législatives ne peuvent pas, dans leur forme actuelle, être une solution à la crise.