Laurent Gbagbo est annoncé pour être de retour à Abidjan le 17 juin 2021, après une décennie passée hors de la Côte d’Ivoire dans le cadre de son procès contre le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) qui l’accusait de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Laurent Gbagbo aux Ivoiriens: « Allez au-delà d’un simple problème (…) J’entends bien rentrer le 17 juin 2021, et cela dans la paix et la sérénité »
Sauf changement de dernière minute, le retour de l’ex-président Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, devrait se faire le 17 juin prochain. Après son acquittement définitif par la CPI le 31 mars dernier, le président de la République, Alassane Ouattara, a exprimé sa volonté de voir son prédécesseur, revenir dans son pays natal. Le chef de l’Etat a même publiquement déclaré que les deux ex-pensionnaires de la CPI, que sont Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, étaient libres de rentrer en Côte d’Ivoire quand ils le souhaitaient. Mieux, toutes les dispositions utiles seront prises afin de garantir un retour apaisé, sécurisé et confortable à Laurent Gbagbo et à sa famille. Depuis cet acquittement, une polémique a cours sur le format de l’accueil du fondateur du FPI (Front populaire ivoirien) à son retour. Pour ses partisans, un tel évènement ne peut pas être discret.
« Un tel événement que le monde entier attend ne peut pas se faire du tout en cachette ou de façon réduite. Nous n’allons pas discuter et je ne vois pas comment cela pourrait se faire en dehors du cadre normal d’une manifestation populaire », a confié Justin Koné Katinan, porte parole de Laurent Gbagbo, sur les ondes de RFI. Une position qui n’est pas du tout du goût du RHDP. Pour le parti au pouvoir, Laurent Gbagbo a été acquitté sur la base de cinq (5) chefs d’accusation sur lesquels la CPI a statués. Le fait qu’il ait été acquitté pour « insuffisance de preuves », ne veut pas dire qu’il n’a rien fait ou qu’il n’a aucune responsabilité dans la grave crise qui a causé la mort de 3 000 personnes. Car, poursuit le RHDP, même acquitté par la CPI, la Côte d’Ivoire aurait bien pu ouvrir un nouveau procès sur la base d’autres chefs d’accusation.
« Plutôt que de vouloir rentrer en Côte d’Ivoire comme un héros national avec un trophée à la main, M. Laurent Gbagbo aurait pu comprendre que le contexte de la réconciliation nationale requiert une attitude d’humilité et de retenue. Il ne devrait en aucun cas enfiler la casquette du héros national, toute chose qui serait synonyme de provocation ou de moquerie au regard des victimes de la crise post-électorale. Dans le cas d’espèce, la sagesse et la responsabilité devraient conduire M. Laurent Gbagbo et ses partisans à mettre de l’eau dans leur vin, car l’essentiel ici c’est son retour apaisé et sécurisé dans un esprit de recueillement et de pardon », prévient Adjoumani Kobenan Kouassi, le porte-parole principal du RHDP.
Silencieux depuis lors, Laurent Gbagbo s’est fendu d’un communiqué, mercredi, pour donner sa position sur les passions que soulève la question de son retour en Côte d’Ivoire. Suite à la destruction des affiches à son effigie, l’ancien chef de l’Etat appelle les Ivoiriens à l’apaisement, et leur demande d’aller au-delà d’un simple problème d’affichages. Histoire de dire à tous que le format d’un accueil n’est pas là le plus important pour lui. Ce qui importe, c’est plutôt son retour sécurisé au pays de ses ancêtres. « Il estime que le chantier de la réconciliation est bien plus important que cela. Le Président Laurent GBAGBO rappelle qu’il entend bien rentrer dans son pays le 17 juin 2021, et cela dans la paix et la sérénité », fait savoir Maître Habiba Touré, Avocate Personnelle du Président Laurent Gbagbo.