Emmanuel Macron avait ouvertement affirmé avoir demandé à Soro Guillaume de quitter la France. Depuis, un proche de l’ancien Président de l’Assemblée National Ivoirienne, M. Franklin Nyamsi Wa Kamerun, donne des insomnies au Président français à l’approche des prochaines élections présidentielles.
Quand Franklin Nyamsi trouble le sommeil de Macron
En France, la communauté noire, représentant 10% de l’électorat dans les élections présidentielles, est courtisée par les candidats. Un homme s’est à lui seul érigé en défenseur de ses droits en lançant une lutte de fond pour les vrais intérêts des Africains. L’indépendance réelle de l’Afrique, des pays africains, est au centre de la bataille que livre à lui seul l’ami et conseiller spécial de Soro Guillaume.
L’ivoiro-Camerounais et français, professeur de son état dans les universités et lycées français, ne laisse aucune marge de manœuvre à la politique française de prospérer sur le terrain en Afrique. Véritable pourfendeur de la France-Afrique, à coup de conférences de presse suivies plusieurs fois par jour par des milliers d’Africains de France, d’Afrique et d’ailleurs, El Profesor « distributeur des pains spirituels de la liberté », est devenu plus qu’un poil à gratter, l’homme qui compromet les « faux coups » de la France sur le continent africain.
Il mitraille à vue les manœuvres de la France en Côte d’Ivoire, au Cameroun, en Centrafrique et au Mali. En effet, le conseiller de Soro Guillaume ne pardonne pas à Emmanuel Macron sa position sur la 3e candidature du Président Alassane Ouattara à la présidence de Côte d’Ivoire, laquelle a été encouragée par Paris. L’affirmation de Macron, disant que ce cas de figure était le moindre mal, a fortement irrité le plus visible des intellectuels africains, le plus libre également de façon tangible.
Franklin Nyamsi, un Africain indomptable ?
Pour avoir dénoncé les manoeuvres de la France en Centrafrique et mis Emmanuel Macron face à ses contradictions, ses deux poids deux mesures, sur les coups d’État au Tchad puis au Mali, Franklin Nyamsi fait face à des tracasseries administratives, du harcèlement, selon lui. Il a affirmé dans sa conférence de jeudi 3 juin 2021: « Moi, Franklin Nyamsi, je viens confirmer que j’ai déjà fait l’objet de 2 convocations. C’est la première fois de toute ma carrière professionnelle en France, que je sois convoqué et que je sois l’objet d’une procédure disciplinaire » depuis 2003, date de son entrée dans l’administration française.
Un droit de libre expression qu’exercent d’ailleurs plusieurs journalistes français ou des professeurs, chercheurs et autres citoyens sans être inquiétés. C’est sans doute son côté franconoir qui fait croire à l’administration française, sous Emmanuel Macron, qu’il n’a pas droit de cité. Pour contrer les abusives mesures disciplinaires et les plaintes dont il fait l’objet, El Profosor a lancé une cagnotte en ligne pour récolter 15 000 euros, une réserve qui devrait lui permettre de préparer sereinement sa défense en s’offrant les services de grands cabinets d’avocats.
Stupéfaction dès le premier jour de cette récolte, quelques 6500 euros seront récoltés. Moins de 72 heures après le lancement de cette récolte ce samedi 5 juin 2021, la barre des 16 121 € euros a été dépassée. Signe d’un vrai engagement de ses followers dans la bataille pro-Afrique des libertés dont il est incontestablement devenu le leader en France. Ce sont 420 donateurs qui ont mis la main à la poche. Plus de 3400 personnes ont également relayé le lien de la collecte qui pourrait passer la barre des 20 000 euros d’ici la fin du week-end.
Emmanuel Macron, sous le régime de qui la liberté d’expression est menacée, du moins celle du citoyen Franklin Nyamsi, court le risque de perdre l’électorat franco-africain qui s’est longuement cherché un leader dans son pays. Aujourd’hui plus que jamais, les Africains d’origine sont portés sur les sujets concernant le Franc CFA, l’arrêt de l’interventionnisme français dans les pays africains, mais aussi sur la question des présences militaires françaises qui doivent cesser sur le continent.
D’une façon ou d’une autre, le Président français, qui a fait de Soro Guillaume persona non grata en France, devrait sentir la main du leader ivoirien lors des prochaines élections qui s’annoncent en France. Tous les amis de Soro Guillaume, mécontents de la posture de Macron en Afrique, promettent de faire du bruit sur les réseaux sociaux à l’approche des élections présidentielles.
« Les pains spirituels de la liberté » bientôt distribués en masse ?
Pour l’heure, les mesures pour le faire entrer dans les rangs ne produisent aucun effet sur Franklin Nyamsi. Mieux, elles lui donnent plus de visibilité pour ce qu’elles renforcent sa posture de combat. Ses quotidiennes conférences sur Facebook et YouTube terminent de montrer combien il est audible auprès des Franco-Africains.
Et les premiers succès engrangés par le « distributeur des pains spirituels de la liberté » présagent d’un avenir heureux. Le leader de l’opposition à la politique anti-France-Afrique de l’Élysée a grandement aidé à obtenir le départ des coopérants français de la Centrafrique, pays qu’il a baptisé « Le Centrafrique ».
À force de dénoncer les actions obscures de Paris en Centrafrique, Nyamsi a déjà obtenu le départ en catimini de coopérants français, parmi lesquels des militaires. Ce sont les journalistes Rémi Carayol et Michel Pauron de Médiapart qui donnent l’information.
Ils auraient pris un vol sans retour pour Paris ces derniers jours. Emmanuel Macron aurait, selon ces journalistes, décidé de geler l’appui budgétaire direct à la République centrafricaine.
Il faut noter que le Président Faustin-Archange Touadéra de Centrafrique est tourné vers la Russie, le nouveau partenaire de son pays. C’est Vladimir Vladimirovitch Poutine qui aide grandement ce pays à faire face à la rébellion soutenue par l’ancien Président François Bozizé, un ami de Paris.
Selon le site Sputnik, le Premier ministre centrafricain, M. Firmin Ngrebada a profité de son passage au Forum économique international de Saint-Pétersbourg pour évoquer la possibilité d’augmenter le nombre d’instructeurs russes présents sur le territoire centrafricain. Paris s’en va, la Russie s’installe, est-on tenté de dire.
Mais comme le dit l’écrivain ivoirien Armand Gauz, il faut éviter de remplacer un dominateur par un autre. « S’allier avec un boss pour se débarrasser d’un boss, c’est au mieux recruter un nouveau boss », a-t-il posté sur Facebook : « Quand on refuse, on dit non » ».