Le tribunal criminel d’Abidjan a rejeté, de nouveau, la demande de liberté provisoire introduite par le Conseil de Guillaume Soro, l’ex-président du Parlement ivoirien, et de ses proches jugés pour des faits de complot contre l’autorité de l’ Etat.
« Je n’ai pas reçu des ordres du patron (Guillaume Soro, Ndlr) » (garde rapproché de Guillaume Soro)
Pas de liberté provisoire pour les proches de Guillaume Soro, jugés depuis le 26 mai 2021 par le tribunal criminel d’ Abidjan. Le juge Charles Bini, en charge du procès, a encore rejeté mercredi, la demande introduite par le Conseil d’ avocats des accusés. Ces derniers sont poursuivis par le tribunal criminel d’ Abidjan pour des faits de « tentative de déstabilisation » et « de troubles à l’ordre public ».
La défense a brandi l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme intimant à l’ Etat ivoirien de surseoir aux poursuites engagées à l’encontre de Guillaume Soro et de 19 de ses proches. D’où leur remise en liberté immédiate. Les accusés dont l’ancien député Alain Lobognon, rejettent en bloc, les accusations portées contre eux. Idem pour les éléments de la garde rapprochée de Soro. Le commandant Jean-Baptiste Kassé Kouamé, chef de la sécurité de l’ex-chef du Parlement, reconnait avoir ordonné à ses éléments de se débarrasser des armes (une vingtaine de kalchnikovs) qui se trouvaient dans les bureaux annexes de l’ancien Premier ministre.
« Je leur ai dit d’aller dans mon bureau prendre de armes pour aller les détruire à Assinie et je reconnais avoir dit d’aller les jeter dans la résidence de Soro », a-t-il argué. Il précise qu’il n’a jamais été question d’un quelconque coup d’ Etat en préparation. Les dires du commandant Kouamé, sont corroborés par ses éléments. « On ne peut pas faire un coup d’État avec une vingtaine de kalachnikovs détruites », ajoute l’un deux. «Le commandant Kassé nous a dit d’aller jeter les armes pour les détruire pour de bon. Nous n’avons pas reçu d’ordre de quelqu’un d’autre. Nous n’avons pas reçu des ordres d’un homme politique. Je n’ai pas reçu des ordres du patron (Guillaume Soro, Ndlr) », témoigne pour sa part Seydou Dosso, sergent-chef en service à la Garde républicaine.
Plusieurs proches de Guillaume Soro, dont l’ex-député Alain Lobognon, ses frères Rigobert et Simon Soro, ont été interpellés le 23 décembre 2019, alors qu’ils préparaient l’accueil de leur leader qui regagnait Abidjan, après un long séjour en Europe. L’ex-président de l’ Assemblée nationale vit depuis lors en exil, sous la menace d’un mandat d’arrêt international.