141 puis 120 discours de haine. Deux semaines que le nombre de propos haineux sur la toile ivoirienne est en chute. Pourtant, les catégories les plus graves, elles, sont en hausse. Signe que la situation est alarmante.
Discours de haine : un rapport sonne l’alarme
Entre le 13 et le 19 mai 2021, l’observation menée sur un échantillon de 144 profils, pages et groupes Facebook révèle que les propos sexistes/injures sexuels, l’apologie de la haine, les attaques contre les communautés et les incitations au meurtre/à la révolte sont de plus en plus nombreux. Selon la catégorisation établie par la coalition en charge du monitoring, ces discours haineux font tous partie des plus graves.
Leur hausse de l’ordre de 500 %, alors que dans leur ensemble, les autres discours de haine sont en baisse, interpelle. Elle indique une libération, sinon une explosion de l’expression de la haine sur la toile particulièrement sur le sujet des événements de la semaine dernière. Le 19 mai, des violences contre des ressortissants nigériens ont éclaté dans plusieurs quartiers d’Abidjan sur la base d’une vidéo publiée sur les réseaux sociaux et sortie de son contexte.
Autre observation pour cette semaine : les pages sont à nouveau les principales pourvoyeuses de discours de haine. Elles en rassemblent deux fois plus que les groupes. Et sur tous ces espaces, outre les attaques de Nigériens vivant à Abidjan, le principal sujet au cœur des conversations se rapportait au retour de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo. D’ailleurs, le seul vœu macabre identifié sur toute la période est le souhait de voir « Gbagbo rentrer en Côte d’Ivoire mort ».
L’observation des discours de haine en ligne est une activité du Programme Transition et Inclusion politiques (PTI), financé par USAID et mis en œuvre par le National Democratic Institute (NDI), Internews ainsi qu’une coalition d’organisations de la société civile ivoirienne.