Stéphane Kipré, président de l’ Union des nouvelles générations (UNG), a regagné Abidjan, ce vendredi 28 mai 2021, après une dizaine d’années passées en exil.
Stéphane Kipré: « Il y a certes eu des choses, mais nous ne pouvons pas bâtir une nation sur le passé, la haine et les récriminations »
Il avait quitté en catimini la Côte d’Ivoire, le 12 avril 2011 dans un contexte socio-politique trouble marqué par la violente crise politico-militaire que traversait le pays. Dix ans après, le président de l’ Union des nouvelles Générations est de retour.
Stéphane Kipré à foulé le sol ivoirien ce vendredi 28 mai 2021. À l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’ Abidjan, il a été accueilli par quelques membres de la direction de son parti ainsi que par quelques membres de sa famille biologique.
Le cap a ensuite été mis sur le complexe hôtelier Gestone où l’y attendait une foule condensée de militants et sympathisants venus lui souhaiter le traditionnel Akwaba. L’accueil était chaleureux et plein d’émotions. Point de place pour les récriminations et autres esprits revanchards.
L’homme est revenu dans un « esprit de paix et de cohésion ». À l’entame de son propos, il a demandé l’observation d’une minute de silence en la mémoire des victimes, toutes tendances confondues, des crises qu’a connues la Côte d’Ivoire.
Stéphane Kipré a ensuite traduit sa reconnaissance aux chefs d’État africains et européens qui ont bien voulu lui accorder gîtes et couverts durant ces durs moments d’ exil.
» On ne peut pas souhaiter l’exil à qui que ce soit », dira-t-il. Ses remerciements sont également allés à l’endroit des autorités ivoiriennes qui n’ont ménagé aucun effort pour lui faciliter les conditions de ce retour au pays, qu’il a lui-même voulu dans la sobriété. Sa joie est grande et il ne manque pas de l’exprimer. » Je reviens avec un esprit d’amour, je reviens avec un esprit d’amour du prochain », a-t-il confié.
Les deux raisons du retour de Stéphane Kipré au pays
» Je rentre au pays parce que les autorités de mon pays ont décidé de s’engager sur la route de la réconciliation », a-t-il déclaré. Le second motif de son retour au pays, indiquera-t-il, c’est l’acquittement de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, son mentor.
Celui pour qui, dix ans durant, il a mené sans relâche le combat pour l’éclatement de la vérité. Stéphane Kipré a été l’un des principaux artisans de la victoire judiciaire obtenue par l’ex-président Laurent Gbagbo, devant la Cour pénale internationale.
« Je n’avais plus rien à faire en exil », martèle-t-il, ajoutant qu’il revient prendre toute sa place au sein de l’opposition politique constructive et républicaine, loin des discours de haine et de division.
» Il y a certes eu des choses, mais nous ne pouvons pas bâtir une nation sur le passé, la haine et les récriminations », a fait savoir le président de l’ UNG. » Mettons de côté nos divisions et essayons de mettre en priorité ce qui nous unit », renchérit Stéphane Kipré.
Le gendre de Laurent Gbagbo reconnaît qu’en son absence, la Côte d’Ivoire a évolué à plusieurs niveaux. Mais il reste convaincu que beaucoup reste encore à faire.
« Dans cette belle Côte d’Ivoire que le pouvoir est en train de construire, il y a encore des jeunes qui n’ont pas de travail. Il y a encore de nombreuses coupures d’électricité. On ne développe pas un Pays seul. On ne s’oppose pas pour détruire, mais pour construire. Nous ne pouvons pas bâtir une nation sur la haine et la force », insiste-t-il.