Le Président Bah N’Daw a rendu sa démission, mercredi. Au lendemain de cet autre coup de force au Mali en l’espace de neuf mois, Afrique-sur-7 vous livre les dessous de l’éviction du président de la transition et de son Premier ministre Moctar Ouane.
Bah N’Daw paye cash ses « accointances » avec Macron
« Un coup d’État dans le coup d’État », s’était exclamé Emmanuel Macron à propos de l’arrestation, lundi, de Bah N’Daw, président de la transition, et de son Premier ministre Moctar Ouane. Le président français avait par ailleurs déclaré dans un tweet : « C’est inacceptable. Nous sommes prêts à prendre des sanctions ciblées sur les protagonistes. » Cette réaction du locataire de l’Élysée avait été critiquée par certains observateurs, dont Geneviève Goëtzinger.
Nous apprenons toutefois que le Président Bah N’Daw a été débarqué par la junte militaire pour « avoir communiqué des informations classifiées à la France ». En effet, à en croire le confrère burkinabè Wakatsera, un contrat d’armement est en cours de négociations entre les autorités de la transition et la Russie. Et ce, en toute discrétion.
C’est pourtant ce secret que Bah N’Daw aurait dévoilé à Macron lors de son passage en France à la faveur du Sommet sur le financement des économies africaines, le 18 mai dernier. Les autorités françaises, s’opposant à toute collaboration militaire entre la Russie et le Mali, « auraient exhorté Vladimir Poutine à ne pas donner une suite favorable ».
Ce serait donc la divulgation de cette information classée secret défense qui serait à la base du mécontentement du vice-président Assimi Goïta. D’où l’éviction des autorités de la transition.
À noter par ailleurs que les deux ministres sortants en charge de la Défense et de la Sécurité, bien au parfum de ce dossier militaire, avaient été limogés dans le nouveau gouvernement proclamé par le Premier ministre Moctar Ouane, lundi.
Dans leur lutte contre les groupes armés terroristes, les autorités de la transition ont pourtant identifié de nouveaux besoins d’équipements en armes modernes des Forces armées maliennes (FAMa), révèle le confrère ouagalais.
Ceci pourrait donc expliquer cela.