La situation, déjà tendue au Mali, a finalement débouché sur la démission, ce mercredi, du Colonel Bah N’Daw, président de la transition, et son Premier ministre Moctar Ouane. Cette démission était d’autant plus attendue que les deux hauts responsables étaient aux mains de la junte militaire, depuis la proclamation contestée d’un nouveau gouvernement, lundi.
Ibrahim Boubacar Kéita et Bah N’Daw, même trajectoire même destin à Kati
« Coup d’État dans le coup d’État », tel est le qualificatif trouvé par le Président Emmanuel Macron à la situation qui prévaut au Mali. Cette situation est d’autant plus intrigante que, le 18 août 2020, les Forces armées du Mali (FAma) ont perpétré un coup d’État sur le président d’alors, Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK. La mutinerie qui a en effet éclaté dans le camp militaire de Kati, à dix (10) km de Bamako, la capitale malienne) a finalement abouti à la démission du président malien.
Sous pression de la Communauté internationale, la CEDEAO notamment, la junte militaire du Comité national du salut du peuple (CNSP) a finalement cédé le pouvoir à des civils. Mais le patron de la junte, le Colonel Assimi Goïta, est bien resté au coeur du système en sa qualité de vice président.
Aussi, la formation d’un nouveau gouvernement de large ouverture a provoqué le courroux des militaires, qui accusent le Premier ministre Moctar Ouane et surtout le président de la transition, Bah N’Daw, de ne les avoir pas consultés. Conséquence, le chef d’État et le chef du gouvernement seront arrêtés et conduit au camp de Kati, comme l’ont été le président IBK et bon nombre de ses collaborateurs d’alors.
Après deux jours de longue attente, nous apprenons, ce mercredi 26 mai 2021, par les soins de Baba Cissé, conseiller spécial du colonel Assimi Goïta, que le président de la transition et le Premier ministre « ont démissionné devant l’arbitre ». « Les négociations sont en cours pour leur libération et la formation d’un nouveau gouvernement », a-t-il ajouté. La libération des autorités de la transition est par ailleurs en discussions.
Goodluck Jonathan, ancien président nigérian et médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la crise malienne, est à Bamako pour trouver une issue à cette autre crise, seulement neuf mois après le putsch perpétré contre IBK. À l’initiative de la France, le Conseil de sécurité de l’ONU se réuni, ce jour, avec à l’ordre du jour, la situation au Mali.