Au Mali, la junte militaire qui a évincé IBK vient d’opérer ce qui pourrait être un nouveau coup d’État. Moctar Ouane, le Premier ministre chargé de former un nouveau gouvernement, a été amené de force par des forces militaires, selon ses propres affirmations.
Mali : Moctar Ouane confirme sa présence à Kati
On pensait le Mali engagé sur le chemin de la reconstruction qui avait favorisé le coup d’État contre Ibrahim Boubacar Keïta – dit IBK (le 18 août dernier) que non. Une instabilité chronique s’installe peu à peu au sommet de l’État malien avec ce nouveau coup de force des soldats, des hommes du colonel Assimi Goïta. Le premier ministre Moctar Ouane a confié à l’AFP : « Je confirme : des hommes de Goïta (actuel vice-président de la transition) sont venus me chercher pour me conduire chez le président, qui habite non loin de ma résidence ».
La présence des deux personnalités est confirmée par les soldats. Une source militaire a aussi déclaré : « Le président (Bah N’Daw) et le Premier ministre sont ici à Kati pour des affaires les concernant ».
Ces deux personnalités maliennes sont donc bien entre les mains des soldats à Kati où l’ancien Président IBK avait été conduit avant de démissionner. Les soldats menés par Assimi Goïta (président du comité national pour le salut du peuple) reviennent donc de nouveau aux commandes, c’est du moins le schéma qui semble se dessiner.
Cette nouvelle intervention de l’armée tombe alors qu’un nouveau gouvernement vient d’être formé il y a à peine quelques heures. Le président Bah N’Daw avait lui-même annoncé à la radio la formation de ce cette nouvelle équipe qui, à l’évidence, ne siégera jamais. Même si les postes importants de la sécurité, de l’administration territoriale de la réconciliation nationale et de la Défense avaient été confiés aux militaires, il faut croire qu’ils n’ont pas validé la nouvelle équipe devant sortir le pays de l’instabilité.
L’armée mécontente reprend les commandes du pays
Cette nouvelle équipe devait remplacer la démissionnaire du 14 mai dernier. Ce gouvernement de 25 membres peut difficilement conduire les affaires du Mali avec cette nouvelle sortie des militaires de leurs casernes. La situation est présentement décrite comme volatile.
Si la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avait conditionné la levée des différents embargos sur le pays à une gouvernance des civiles, ce qui avait favorisé la nomination de M. Ouane au poste de Premier ministre. L’armée a décidé d’imposer un nouvel ordre au sommet de l’État Malien. La Cédéao voulait éviter une installation durable des soldats à la tête du pays. Ces soldats avaient même pris des engagements, mais force est de constater qu’il existe un profond désaccord qui ramène le pays à la case de départ.
Selon différentes sources dans la nuit de lundi à mardi, le Président de la Transition et son Premier ministre sont bien été arrêtés. Un communiqué de la CEDEAO a déjà a condamné cette tentative de coup d’État.