Les scènes de violence contre les Nigériens observées à Abidjan le mercredi 19 mai 2021 continuent de livrer leur secret. En effet, une jeune dame, propriétaire du compte Facebook « Succès » a été interpelée par la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) pour avoir diffusé la vidéo qui a provoqué les attaques contre des ressortissants du Niger.
Violence contre les Nigériens : « Succès » dans les filets de la PLCC
On en sait davantage sur la vidéo qui a mis le feu aux poudres à Abidjan dans la journée du mercredi 19 mai 2021. Ce jour-là, des scènes de violence contre les Nigériens ont éclaté après que ladite vidéo a présenté de supposés Ivoiriens qui auraient été battus au Niger. Ce qui a provoqué le courroux de certains ressortissants de la Côte d’Ivoire qui ont crié vengeance.
Dans un communiqué, la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) a annoncé que la propriétaire de la page Facebook « Succès » a été mise aux arrêts pour avoir divulgué de fausses informations tendant à faire croire qu’une destruction, une dégradation ou une détérioration de biens ou une atteinte aux personnes, ont été commises ou vont être commises. Cet acte est puni par l’article 65 de la loi N° 2013-451 du 19 juin 2013 relative à la lutte contre la cybercriminalité.
« Dans cette vidéo qui dure 19 minutes et 53 secondes, on peut constater une voix féminine qui s’adresse à plusieurs commerçants au marché d’Adjamé à Abidjan. L’auteur de la vidéo indexe la communauté nigérienne. Elle mentionne une vidéo parue sur Facebook dans laquelle des Ivoiriens résidant au Niger subissent des actes de violence et des sévices corporels de la part des Nigériens. Cette information provoque l’indignation non seulement des commerçants, mais également des abonnés de la page « Succès » « , commente la PLCC dans un communiqué.
Très rapidement, la publication devient virale et suscite 14 000 réactions et plus de 8 000 partages sur la toile. Les partages « sont pour la plupart accompagnés de messages à caractère xénophobes et d’appels à s’attaquer à l’intégrité physique de la population nigérienne vivant en Côte d’Ivoire », précise la note.
La PLCC fait savoir que les événements se déroulent avec célérité. « En début d’après-midi, la communauté nigérienne est prise à partie par des groupes de jeunes en colère. D’abord à Daloa, puis cela s’étend dans plusieurs communes dans le district d’Abidjan. Les entreprises et commerces sont détruits et pillés. Les agressions se poursuivent même sur d’autres communautés faisant ainsi de nombreux blessés et un mort », relate la plateforme.
Des enquêtes sont ouvertes à la suite de la violence contre les Nigériens. Les recherches ont permis de mettre la main sur l’individu qui a lancé l’appel. « Interpelée puis conduite dans les locaux de la PLCC, FN a été soumise à une audition. Elle reconnait être l’auteure de la vidéo. Mais, affirme ne pas être responsable des troubles, car elle a juste relayé ce qu’elle avait entendu. Cela dit, notre loi réprime autant ceux qui publient de fausses informations, que ceux qui les relaient », précise la PLCC. FN pourrait être poursuivie pour incitation à la violence et au meurtre.