Un jeune « brouteur » a réussi à soutirer la bagatelle somme de 31 148 118 francs CFA à un diplomate européen. Comment ce cyber délinquant a-t-il fait pour escroquer une telle manne financière à ce diplomate établi en Europe ? La PLCC (Plateforme de lutte contre la cybercriminalité) revient sur les faits.
Un diplomate arnaqué par un « brouteur » ivoirien
Tout commence quand un diplomate répondant aux initiales CJP fait la connaissance d’une certaine MC sur Facebook. Elle se présente comme une ressortissante européenne vivant à Grand-Bassam, l’ancienne capitale ivoirienne. Le diplomate s’entiche très rapidement de sa nouvelle correspondante. Visiblement, la jeune dame n’est pas indifférente au charme de CJP. « Pour lui prouver son amour et lui montrer à quel point elle tenait vraiment à lui, elle décide alors de tout partager avec son amoureux », rapporte la Plareforme de lutte contre la cybercriminalité. La nouvelle conquête de CJP lui propose de devenir son successeur et le bénéficiaire de ses biens. « À cet effet, CJP a été joint par le nommé KAA le notaire de MC. Ce dernier lui a envoyé par mail des documents juridiques et a obtenu de CJP la somme de 2.800 euros soit 1.836.800 FCFA, représentant ses honoraires après signature des documents », confie notre source.
Plus tard, MC fait savoir à CJP qu’elle désirait transférer son héritage d’un montant de 1.280.963 euros soit 840.311.728 FCFA sur un compte en Europe pour plus de sécurité. C’est dans cet objectif qu’elle met son amoureux en liaison avec PP, le directeur d’une banque en Côte d’Ivoire qui a exigé et reçu de l’argent de la part du diplomate pour le paiement de divers frais en vue du transfert des fonds
« Face à ce chantage éhonté de plus en plus récurrent de paiement de frais complémentaires pour le transfert de fonds de MC sur un compte en Europe, et suspectant PP de vouloir lui soutirer plus d’argent, CJP a introduit une plainte auprès de l’ambassade de la Côte d’Ivoire dans son pays. Celle-ci a été transmise au nom de la coopération inter pays à la Plateforme de Lutte contre la cybercriminalité (PLCC) », ajoute la plateforme chargée de traquer les cyber délinquants.
En réalité, MC n’est autre qu’un « brouteur » ivoirien résidant dans la commune balnéaire de Port-Bouët. Les recherches de la PLCC, appuyée par le Laboratoire de criminalité numérique (LCN), conduisent les enquêteurs sur les traces de YR. Soumis à une audition, le cyber délinquant passe aux aveux. Il utilise plusieurs comptes pour échanger avec ses victimes. Par ailleurs, il a confié qu’il n’opère pas seul. Le « brouteur » a un complice nommé « vieux père », chargé d’établir et d’envoyer des faux documents de notaire, de banque, de la justice et de trouver des astuces pour emmener CJP à leur envoyer plus d’argent.
Conduit devant le parquet d’Abidjan, le « brouteur » devrait être poursuivi pour utilisation frauduleuse d’éléments d’identification de personne physique, faux et usage de faux documents administratifs et escroquerie par le biais d’un système d’information.