En Côte d’Ivoire, le procès à l’encontre de Guillaume Soro et de dix-neuf de ses proches, pour tentative de déstabilisation, s’ouvre ce mercredi 19 mai 2021 devant le tribunal criminel d’ Abidjan.
Côte d’Ivoire : Tournant décisif pour Guillaume Soro au tribunal criminel d’ Abidjan
Un peu plus d’un an après sa condamnation par contumace à 20 ans de prison, l’ex-chef du Parlement ivoirien, Guillaume Soro, fait face à nouveau, à la justice ivoirienne. Avec 19 autres de ses proches, l’ex-chef rebelle répondra devant le tribunal criminel d’ Abidjan, à des accusations de « tentative de complot contre la sûreté de l’ Etat » et « manœuvre de nature à compromettre la sécurité publique ».
Contrairement à ses coaccusés parmi lesquels l’ex-député Alain Lobognon et ses frères Rigobert et Simon Soro, Guillaume Soro, en exil en Europe, sera absent au box des accusés. Idem pour ses avocats qui ont clairement indiqué qu’ils ne se rendront pas complices de ce « simulacre de procès » dont le verdict serait déjà connu d’avance. » Nous ne serons pas complices de ce simulacre de procès qui se tiendra (…) en Côte d’Ivoire, au mépris des règles les plus élémentaires », a déjà prévenu Me Robert Binsard dans un tweet.
Dans ce qu’il qualifie de « machination judiciaire », l’avocat français de Soro estime que la condamnation de son client était déjà acquise avant même que la justice ivoirienne ne soit saisie des dossiers de Guillaume Soro et de ses lieutenants. Accusés par le régime, de tentative de déstabilisation, Guillaume Soro et ses camarades risquent une condamnation a perpétuité s’ils venaient à être reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés.
Une situation qui risque de compromettre sérieusement les ambitions présidentielles de l’ancien chef de la rébellion des Forces nouvelles. Pour Me Binsard et Affoussiata Bamba-Lamine, le seul objectif de cette procédure judiciaire qui sert de « vernis juridique au pouvoir politique », est « d’écarter le GPS, ses hauts cadres et ses membres de toute responsabilité politique ». Les faits, faut-il le rappeler, remontent au 23 décembre 2019, date du retour manqué à Abidjan de Guillaume Soro.
Le même jour, plusieurs de ses proches dont les députés Alain Lobognon, Camara Loukimane, Tehfour Koné et autres, qui préparaient une conférence de presse pour crier leur indignation, avaient été interpellés et conduits en détention. « Guillaume Soro et certains de ses proches sont suspectés de fomenter un complot contre le régime », a justifié le procureur de la République, Adou Richard. Au cœur du dossier, un enregistrement audio, reconnu certes par l’accusé, mais qu’il qualifie d’ « incomplet et tronqué ». Pour lui, tout ceci n’est qu’une manipulation du régime Ouattara dans le but de l’écarter de la politique nationale ivoirienne.