Médecine traditionnelle – Le président national de la Fédération des Tradipraticiens de santé et des naturothérapeutes de Côte d’Ivoire (FTSN-CI), Kouayé Gueu Didier, a lancé le 28 avril dernier, l’opération d’identification des acteurs de ce secteur.
Identification des praticiens: La médecine traditionnelle veut tourner le dos à l’informel
C’est au cours d’un point de presse organisé au siège de la faitière sis à Cocody Angré, que Kouayé Gueu Didier, a procédé au lancement de l’opération qui concerne les praticiens exerçant dans le District d’Abidjan. L’objectif de la FTSN-CI, à en croire son président, vise à assainir le milieu pour éviter que l’anarchie s’installe au sein de la corporation. Une situation qui, parfois, occasionne des pertes en vie humaine. Il s’agit de savoir qui fait quoi, comment et où ? .
Le bureau installé en 2019 entend lutter activement contre les “usurpateurs” et autres faussaires qui rament à contre-courant, en dépit des efforts consentis par la FTSN-CI, à fédérer l’ensemble des praticiens autour d’un idéal commun. « Mon bureau et moi avons décidé d’un accord commun, d’assainir, de développer et de valoriser notre secteur d’activité”, a confié le président des Tradipraticiens de santé et des naturothérapeutes de Côte d’Ivoire, face aux journalistes.
Pour l’organisation, il faut tourner le dos à l’informel et faire sien le professionnalisme pour un meilleur rayonnement du secteur et de ses acteurs. L’opération d’identification des tradipraticiens de santé et des naturothérapeutes du District d’Abidjan, intervient après une vaste campagne de sensibilisation et d’identification des praticiens des villes de l’intérieur du pays, entamée depuis samedi 30 janvier 2021, à Mahapleu, département de Danané.
Elu en 2019 à la tête de la FTSN-CI, Kouayé Didier entend donner un nouveau souffle à la fédération forte d’environ 70 associations membres de la faitière.
Les Akan et les femmes, majoritaires dans la médecine traditionnelle
En 2010; une étude transversale impliquant 610 praticiens exerçant dans le district d’Abidjan et s’appuyant sur le recensement élaboré par le Programme National de promotion de la médecine traditionnelle (PNPMT) a révélé que le secteur est dominé par le groupe ethnique Akan (42%) de praticiens. Les Akan sont suivis par les originaires de la région des Lacs (15%) et exercent principalement dans la commune de Yopougon (40%).
Les femmes sont majoritaires (71%), âgées de 40 à 49 ans (29%) et ont un niveau d’alphabétisation acceptable (61% ont au moins un niveau d’étude primaire). Au moins 30% des Tradipraticiens sont des spiritualistes et capables de faire un diagnostic métaphysique des affections; et 57% ont acquis leur savoir par initiation dans leur famille, selon cette étude. Les Tradipraticiens exercent en cabinet et prennent en charge les patients essentiellement par des produits à base de plantes (84%). Ils sont nombreux aujourd’hui à collaborer avec la médecine moderne.
La FTPSN-CI compte plus de cinquante mille praticiens de médecine traditionnelle en Côte d’Ivoire.