La question du franc CFA continue d’alimenter la polémique entre la France et ses anciennes colonies africaines. Paris vient à cet effet de prendre une importante décision à propos des réserves de la BCEAO placées dans le Trésor français.
Franc CFA, la France s’engage à restituer 5 milliards d’euros à la Banque centrale
Le franc CFA, monnaie utilisée dans 16 États de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale. Cependant, depuis ces dernières décennies, de nombreuses voix d’intellectuels et autres leaders politiques africains ne cessent de s’élever pour dénoncer les travers de cette monnaie, dont beaucoup d’autres dirigeants africains, dont l’Ivoirien Alassane Ouattara et le Sénégalais Macky Sall, ainsi que des hommes d’affaires de pays africains disent tant de bien.
Kako Nubukpo, Kémi Séba ou encore le Professeur d’économie, Mamadou Koulibaly, ne cessent cependant de fustiger cette monnaie. C’est bien sous cette pression ambiante que les quinze (15) États de l’Afrique occidentale ont annoncé la création d’une monnaie commune dénommée ECO. Il faut toutefois noter que des pays anglophones, dont le Nigéria et le Ghana marquent quelques réserves quant à la création de cette monnaie commune.
La France a pourtant entériné la fin du franc CFA et la création de la nouvelle monnaie, l’ECO. Au sortir d’un Conseil des ministres, en mai 2020, Sibeth Ndiaye avait en effet annoncé l’adoption d’une nouvelle loi relative à ladite monnaie. À en croire la porte-parole du gouvernement français, cette nouvelle loi « valide la transformation du franc CFA, qui deviendra l’ECO en maintenant la parité fixe avec l’Euro, ainsi que la fin de la centralisation des réserves de change des États d’Afrique de l’Ouest auprès du Trésor français ».
Près d’un an après cette décision du gouvernement d’Emmanuel Macron, les lignes semblent fortement bouger. Selon des informations publiées par Jeune Afrique, la France va restituer 5 milliards d’euros (environ 3300 milliards de francs CFA) de réserves à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Ce processus étant tributaire de la réforme du franc CFA, entamée en décembre 2019. Cette réforme du franc CFA présente trois changements majeurs, dont « le changement de nom et l’arrêt de la centralisation de 50 % des réserves au Trésor public français ».
Dans leur politique monétaire, les pays de la zone FCFA (Uemoa), ainsi que certains pays de la sous-région ouest africaine disposant de leur propre monnaie, ont décidé de développer une politique économique commune en vue de la création d’une monnaie unique, une monnaie forte arrimée à l’euro afin de faciliter sa convertibilité et sa compétitivité. Ces arguments ne sont cependant pas partagés par tous.