Des fèves de cacao sont exportées vers la Belgique depuis la province chinoise de Hainan, selon l’Académie des sciences agricoles tropicales de Chine.
Cacao: La Chine veut vaincre la domination du Ghana et de la Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire et le Ghana, deux plus gros producteurs mondiaux de cacao, seraient dans le viseur de la Chine dont la province de Hainan exporte dejà ses premières tonnes de fèves de l’or brun vers la Belgique. « Le cacao et une matière première pour la fabrication du chocolat. Avec la demande croissante de chocolat, Hainan a élargi sa zone de plantation de cacao et fait des percées dans le développement technologique », a déclaré Hao Zhaoyun, chercheur à l’Académie .
« La Belgique étant surnommée ‘le royaume du chocolat’, les exportations vers le pays, indiquent que nos normes de production de cacao ont été reconnues par la communauté internationale », a ajouté M. Hao. Le cacao est principalement produit dans les régions tropicales comme l’Afrique de l’Ouest. Hainan est le producteur de cacao le plus au nord du monde. Selon certaines estimations, la rémunération des cacaoculteurs ghanéens et ivoiriens, qui produisent 60 % de la récolte mondiale, ne représente que 6 % du prix de vente d’une barre de confiserie.
Mars et Hershey ont « temporairement » changé de fournisseurs
Novembre 2020, la Côte d’Ivoire et le Ghana, les deux premiers producteurs mondiaux de cacao, accusent les multinationales Hershey et Mars de refuser de payer la prime spéciale pour les planteurs, négociée en 2019 et suspendu les programmes de certification de Hershey, dans un courrier et un communiqué.
Le Conseil Café Cacao (CCC) de Côte d’Ivoire et le Ghana Cocoa Board (Cocobod), les organes de régulation des filières cacao de ces deux pays ouest-africains qui produisent ensemble les deux tiers du cacao mondial, reprochent à ces grandes compagnies chocolatières américaines, d’acheter du cacao ou du beurre de cacao sans payer le différentiel de revenu décent (DRD). Il s’agit d’une prime de 400 dollars par tonne de cacao, en sus du prix du marché, destinée à mieux rémunérer les planteurs de cacao, dont beaucoup vivent dans la misère. Cette prime est appliquée depuis le début de la campagne 2020-2021, c’est-à-dire depuis le 1er octobre 2020.
Alors que ces compagnies s’étaient engagées à payer le DRD négocié en 2019 entre les pays producteurs et les multinationales du cacao et du chocolat, le CCC et le Cocobod dénoncent « une rupture de confiance » et même « un complot » contre ce système mis en place pour mieux rémunérer « trois millions de planteurs ouest-africains ».
Le cacao et le café sont deux productions dont dépendent fortement les pays africains, sud-américains et aujourd’hui asiatiques. L’offre y est abondante, induisant souvent un déséquilibre offre-demande, engendrant un affaiblissement structurel des cours préjudiciable à la plupart des producteurs. Le cacao constitue une illustration de l’éventail des productions à partir desquelles l’Asie en développement rivalise avec les producteurs africains ou sud-américains.
La production mondiale de cacao (fèves de cacao, fèves sèches et fèves vertes) était, en 1970, de 6,7 millions de tonnes. La part de l’ASS atteignait 21 %, contre 7,2 % pour l’Amérique latine et 43,2 % pour l’Asie en développement.
Principaux producteurs de cacao de 1970 à 2003
En 1970, le principal producteur de fèves de cacao (1,4 million de tonnes produites dans le monde, soit 21 % de la production totale de cacao, toutes fèves confondues) était le Ghana (26 %), suivi par le Nigeria (19,7 %). En revanche, le principal producteur de fèves sèches était la Chine, avec 2,7 millions de tonnes, soit près de 60 % d’une production mondiale de fèves sèches qui avoisinait les 4,6 millions de tonnes. Enfin, la production de fèves vertes, bien inférieure aux deux précédentes puisqu’elle n’était en 1970 de 0,7 million de tonnes, était essentiellement réalisée par la Turquie et la Bolivie.
La hiérarchie des principaux producteurs de cacao ne connaît aucune modification jusqu’à la fin de la décennie 1980. La répartition s’est maintenue autour d’une ligne de partage 20-40 % de la production mondiale entre l’ASS et l’Asie en développement. Mais à partir de 1991, une rupture s’opère en faveur de l’ASS dont la production est parfois équivalente à celle de l’Asie en développement.
Elle occupe le rang de premier producteur mondial de cacao en 2000 et 2003. Pour l’heure, les prix bas continuent de décourager les agriculteurs de travailler pendant la récolte du cacao,