Au moins deux personnes ont été tuées au Tchad, dans des manifestations contre la junte militaire au pouvoir depuis l’annonce du décès du président Idriss Deby Itno, tombé au front la semaine dernière lors de violents affrontements entre l’armée et les rebelles du FACT.
Tchad : 2 morts signalés dans des manifestations contre la junte militaire au pouvoir
Au Tchad, les manifestations qui ont éclaté depuis ce mardi matin à N’Djamena et dans d’autres localités du pays, ont fait au moins deux morts. « Il y a eu un mort à Moundou, décédé ce matin dans les manifestations, nous n’avons pas encore les circonstances exactes du décès, c’est un jeune de 21 ans », a annoncé par téléphone à l’AFP Ali Kolla Brahim, le procureur de la République de la deuxième ville du Tchad, à environ 400 km au sud de N’Djamena.
« Un élève a jeté une pierre dans une voiture de la police et la police a tiré avec une balle réelle et l’élève est mort sur le coup », a affirmé à l’AFP par téléphone Ahmat Malloum, haut fonctionnaire responsable des médias d’État à Moundou. Ces manifestants en colère protestent contre l’accession de la junte militaire au pouvoir, depuis le décès du président Idriss Deby. À l’appel des leaders politiques de l’opposition et de la convention tchadienne de défense des droits de l’homme, qui protestent contre une violation flagrante de la loi fondamentale du pays, des centaines de manifestants sont sortis nombreux, pour dire non à la capture de l’ Etat tchadien, par le Comité militaire de transition.
Outre ce fait, la CTDDH et l’opposition tchadienne sont également remontées contre la France et son président Emmanuel Macron qui semble déjà avoir accordé son soutien à cet organe « illégal et illégitime ». « La CTDDH et toutes les organisations sœurs de la société civile citoyenne sont engagées à barrer la route au CMT et exigent le retour immédiat à l’ordre constitutionnel en vue de l’organisation d’une transition consensuelle et apaisée, unique solution pour sauver le Tchad du chaos (…) La CTDDH demande à la France de se tenir à distance du problème Tchadien, elle tient Emmanuel Macron, parrain du CMT, de responsable de tout ce qui adviendra », met en garde le comité exécutif du CTDDH.
Le 23 avril dernier, lors des obsèques de feu Idriss Deby Itno, Emmanuel Macron, le chef de l’ Etat français, a ouvertement apporté son soutien aux nouvelles autorités tchadiennes. Mahamat Idriss Deby Itno, général de corps d’armée et fils du défunt président Idriss Deby, conduit la destinée du pays jusqu’aux prochaines élections présidentielles prévues dans 18 mois. Le président de l’ Assemblée nationale, héritier légitime, ayant refusé d’assurer la relève du défunt, conformément aux dispositions arrêtées par la constitution tchadienne.