Le procureur de la République, Richard Adou, a fait savoir, vendredi 30 avril dernier, lors d’une conférence de presse, que plus d’une centaine de personnes arrêtées lors des violences de la crise électorale d’octobre 2020, restent encore détenues dans les prisons.
Violences électorales : 102 personnes toujours détenues, selon Richard Adou
Au moins 102 personnes restent détenues en prison, pour des infractions commises lors des violences qui ont émaillé le scrutin présidentiel d’octobre 2020.
Ces militants de l’opposition ivoirienne, répondant au mot d’ordre de désobéissance civile, lancé par Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA, pour faire barrage à la candidature jugée illégale du président Alassane Ouattara, sont accusés de vol et de destruction du matériel électoral, d’apologie des crimes de meurtre, de pillage et incendie.
« Les juges d’instruction saisis dans le cadre de l’information judiciaire ouverte à cet effet les 28 et 29 avril 2021, ont ordonné la mise en liberté provisoire ou la mise sous contrôle judiciaire d’une centaine d’inculpés détenus… À ce jour, 102 personnes pour lesquelles les investigations se poursuivent, restent détenues », a révélé le procureur Richard Adou.
Le représentant du ministère public a par ailleurs souligné que ces personnes qui restent encore détenues, pourraient bénéficier d’une mise en liberté provisoire ou éventuellement être placées sous contrôle judiciaire à la discrétion des juges.
Le mot d’ordre de désobéissance civile lancé en septembre 2020, par le président du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), soutenu par des leaders de l’opposition politique dont Pascal Affi N’guessan et Guillaume Soro, a donné lieu à de violentes manifestations qui ont fait au moins 85 morts et près d’un demi millier de blessés, selon le bilan dressé par les autorités ivoiriennes.
Alassane Ouattara, le chef de l’ Etat réélu à un troisième mandat présidentiel en dépit de toutes les tentatives visant à empêcher la tenue du scrutin, est néanmoins engagé dans un processus de décrispation de l’atmosphère socio-politique depuis son investiture le 14 décembre 2020.
Plusieurs leaders de l’opposition dont Pascal Affi N’guessan du Front populaire ivoirien (FPI) et Maurice Kakou Guikahué du parti d’ Henri Konan Bédié, ont été libérés dans le cadre des recommandations du dialogue politique initié entre gouvernement et opposition, fin décembre 2020.
Outre les leaders politiques, l’actviste de la société civile, Pulchérie Edith Gbalet est également sortie de prison après 8 mois de detention à la maison d’arrêt et de correction d’ Abidjan (MACA).