L’espoir d’un vaccin antipaludique efficace contre le paludisme se dessine aisément, selon l’OMS qui célèbre chaque année le 25 avril, la Journée mondiale de lutte contre le paludisme.
Essai prometteur du vaccin antipaludique RTS,S au Ghana, au Kenya et au Malawi
“Nous nous réjouissons des résultats qui émergent du déploiement à titre expérimental du vaccin antipaludique RTS,S. En 18 mois, le Ghana, le Kenya et le Malawi ont été en mesure de délivrer plus de 1,7 million de doses de ce vaccin, soit un niveau de couverture démographique comparable à celui des autres vaccins. Il s’agit là d’un outil prometteur supplémentaire dans la prévention du paludisme”, a révélé Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, dans un message.
En 2019, 3 pays: le Ghana, le Kenya et le Malawi, ont introduit le vaccin antipaludique, RTS,S dans certaines régions, dans le cadre d’un programme pilote coordonné par l’OMS.
Le RTS,S/AS01 (RTS,S) est un vaccin qui agit contre Plasmodium falciparum, le parasite le plus mortel à l’échelle mondiale et le plus prévalent en Afrique.
Testé sur 450 enfants au Burkina Faso, un vaccin contre la malaria de phase 2, lancé en mai 2019, montre une efficacité de 77 %. L’équipe de l’université d’Oxford qui a conçu le vaccin AstraZeneca contre le Covid-19 est à l’origine de cette avancée dans la lutte contre la maladie, première cause de mortalité infantile.
Le thème « Zéro palu – Tirer un trait sur le paludisme » a été retenu pour célèbrer la Journée mondiale de lutte contre le paludisme 2021, en partant du principe que chaque cas de paludisme est évitable et chaque décès lié au paludisme est inacceptable.
En 2019, la Région africaine de l’OMS concentrait 94 % des 229 millions de cas et des 409 000 décès imputables à cette maladie dans le monde. Et ce, malgré les progrès appréciables réalisés dans la riposte au paludisme dans la Région.
Entre 2000 et 2019, l’incidence du paludisme a baissé de 29 % et le nombre de décès a diminué de 60 %. Plus de 1,2 milliard de cas et 7,1 millions de décès ont été évités dans la Région. Cabo Verde a maintenu le statut de pays exempt de paludisme qu’il a acquis en 2018, l’Algérie a été certifiée exempte de paludisme en 2019, alors que l’Afrique du Sud, le Botswana, l’Éthiopie, la Gambie, le Ghana et la Namibie ont franchi les étapes intermédiaires fixées pour 2020 – à savoir réduire de 40 % par rapport à 2015 l’incidence du paludisme et la mortalité associée à cette maladie.
300 millions de personnes atteintes du paludisme par an
Chaque année, 300 millions de personnes sont atteintes du paludisme qui tue plus de 3000 personnes par jour, en Afrique subsaharienne. Le taux de mortalité dû au paludisme est d’au moins 85% en Afrique, de 8% en Asie du Sud-est, de 5% dans l’Est de la Méditerranée et de 1% dans l’Ouest du Pacifique. Actuellement, environ 40% de la population mondiale, habitant des pays les plus pauvres du monde pour la plupart, sont exposés au paludisme.
Cette année, afin de marquer la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, l’OMS et ses partenaires célébreront les réalisations des pays qui s’approchent de l’objectif zéro paludisme, ou qui l’ont déjà atteint. Ces pays constituent un exemple pour toutes les nations qui s’emploient à éradiquer cette maladie mortelle et à améliorer la santé et les moyens de subsistance de leur population.
L’OMS félicite les pays, de plus en plus nombreux, qui parviennent à ne plus avoir aucun cas de paludisme ou qui en sont proches. Ainsi, une nouvelle initiative lancée il y a quelques jours, vise à arrêter la transmission de la maladie dans 25 pays supplémentaires d’ici 2025.
Sur les 87 pays touchés par le paludisme, 46 ont signalé moins de 10 000 cas de la maladie en 2019, contre 26 pays en 2000. À la fin de 2020, 24 pays avaient fait état d’une interruption de la transmission du paludisme pendant au moins trois ans, dont 11 ont été certifiés exempts de paludisme par l’OMS.
Le Paludisme éliminé aux Émirats arabes, au Maroc, en Algérie, etc
« Parmi les pays que nous mettons à l’honneur aujourd’hui, beaucoup ont été lourdement touchés par le paludisme à un moment donné. Leurs réussites ont été obtenues de haute lutte et n’ont été possibles qu’après des décennies d’action concertée », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Ensemble, ils ont prouvé au monde entier que l’élimination du paludisme était un objectif viable pour tous les pays. »
La certification de l’élimination du paludisme désigne la reconnaissance officielle par l’OMS qu’un pays est exempt de paludisme. L’OMS octroie cette certification quand un pays a prouvé que la chaîne de transmission du paludisme autochtone a été interrompue dans tout le pays pendant au moins trois années consécutives. Un pays doit également démontrer sa capacité à empêcher la réapparition d’une transmission. À l’échelle mondiale, 39 pays et territoires ont atteint cette étape décisive. Onze pays ont été certifiés exempts du paludisme au cours des vingt dernières années : Émirats arabes unis (2007), Maroc (2010), Turkménistan (2010), Arménie (2011), Sri Lanka (2016), Kirghizistan (2016), Paraguay (2018), Ouzbékistan (2018), Algérie (2019), Argentine (2019) et El Salvador (2021).
On a également de nouvelles moustiquaires imprégnées, dites de 4e génération, qui devraient être efficaces contre les moustiques qui étaient devenus résistants aux insecticides classiques. Enfin, il y a de nouveaux traitements prometteurs, comme celui qui permettrait de traiter un paludisme simple avec un seul comprimé – ce qui faciliterait grandement la distribution du traitement.
Le budget Covid-19, quatre fois celui du paludisme
Alors que le paludisme fait plus de 400 000 morts par an, essentiellement en Afrique, la crise sanitaire du Covid-19 a monopolisé l’attention mondiale, faisant craindre un relâchement des efforts contre l’affection infectieuse propagée par les piqûres de moustiques.
Les États-Unis ont dépensé 11 milliards de dollars en 2020 pour financer un vaccin anti-Covid. C’est presque quatre fois plus que le budget annuel total de la lutte contre le paludisme.
En 2020, l’apparition de la COVID-19 a rendu beaucoup plus difficile la riposte au paludisme dans le monde entier. Depuis le début de la pandémie, l’OMS exhorte les pays à maintenir les services de santé essentiels, y compris pour le paludisme, tout en veillant à ce que les communautés et les agents de santé soient protégés contre la transmission de la COVID-19.
Les pays qui ont été certifiés exempts de paludisme sont invités à rester vigilants pour empêcher le retour de la maladie. L’OMS appelle quiconque vit dans un pays touché par le paludisme à surmonter ses craintes : les personnes fébriles devraient se rendre dans l’établissement de santé le plus proche pour y obtenir un test de dépistage du paludisme et recevoir les soins dont elles ont besoin, dans le cadre des protocoles nationaux de lutte contre la COVID-19.
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