Au Tchad, la coordination des partis politiques de l’opposition, exige la dissolution du Conseil militaire de transition (CMT), un organe mis en place peu après le décès du président Idriss Deby Itno.
Transition au Tchad : L’opposition récuse Mahamat Idriss Deby et le CMT
L’opposition tchadienne est formellement opposée au Conseil militaire de transition (CMT) , mis en place peu après la mort du président Idriss Déby. Réunis au sein de la coordination des partis politiques de l’opposition pour la défense de la Constitution, ces opposants au régime de feu le président Idriss Deby Itno, dénoncent une violation flagrante de la constitution tchadienne.
Ils exigent par conséquent la dissolution immédiate de cet organe placé sous la direction de Mahamat Idriss Deby, fils du défunt président tchadien. « Il (le CMT) est en contradiction avec les dispositions de la constitution », estime la CPDC qui en appelle à sa dissolution immédiate.
En remplacement de cet organe de transition, dirigé par les militaires, les opposants demandent plutôt la mise en place d’ un processus consensuel qui sera dirigé par un civil. Lequel organe aura pour mission l’ouverture d’ un dialogue inclusif, permettant la mise en place des organes et textes de la transition.
Mise en garde contre la France et Emmanuel Macron
Les opposants tchadiens ont par ailleurs apporté une réplique à la France et à son président Emmanuel Macron, qui semblent avoir déjà pris fait et cause pour cette transition militaire que dirige le général Mahamat Idriss Deby.
» La Coordination des partis politiques pour la défense de la constitution, met en garde la France contre l’ingérence dans les affaires politiques du Tchad », lit-on dans la déclaration.
Le président français, Emmanuel Macron, a pris part aux obsèques de feu le président Tchadien, décédé des suites de ses blessures après de violents combats entre l’armée tchadienne et les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT).
Le chef de l’exécutif français avait à l’occasion, réitéré son soutien indéfectible aux nouvelles autorités et à l’ensemble des populations tchadiennes. « La France ne laissera jamais personne remettre en cause et ne laissera jamais personne menacer, ni aujourd’hui, ni demain la stabilité et l’intégrité du Tchad », a-t-il déclaré lors des obsèques de son défunt allié.
« La France sera également là pour faire vivre, sans attendre, la promesse d’un Tchad apaisé faisant une place à l’ensemble de ses enfants et toutes ses composantes. La transition aura ce rôle à jouer : la stabilité, l’inclusion, le dialogue, la transition démocratique. Et nous sommes et serons à vos côtés », a rassuré Emmanuel Macron.
Trois camps s’affrontent
Le Tchad, faut-il le souligner, est confronté à une rébellion qui menace sa stabilité depuis le 11 avril dernier. Opposés au régime Deby et donc au Conseil militaire de transition, Mahamat Ali et ses hommes projettent de descendre sur N’Djamena, la capitale politique, si leurs revendications ne trouvent pas satisfaction.
L’opposition tchadienne demande quant à elle un cessez-le-feu et l’intervention de la communauté internationale pour accompagner le Tchad. Le CMT, en place depuis mardi 21 avril dernier, lui, s’est donné 18 mois pour conduire le pays vers des élections transparentes, apaisées et inclusives.