Emmanuel Macron, le chef de l’ Etat français, a assisté, vendredi 23 avril 2021, aux obsèques de feu Idriss Deby, président de la République du Tchad, décédé au combat contre les rebelles du FACT, mardi dernier.
Ce que Macron et la France promettent à Mahamat Idriss Deby, fils du défunt président tchadien
Les obsèques de feu Idriss Deby, ex-président tchadien décédé mardi 21 avril dernier des suites de ses blessures après de violents affrontements entre l’armée tchadienne et les rebelles du Front de l’alternance et de la concorde pour le Tchad (FACT), ont demarré ce vendredi.
Présent à cette cérémonie en compagnie de plusieurs de ses homologues africains, le président français Emmanuel Macron a saisi l’occasion pour lancer une sévère mise en garde contre les ennemis de la stabilité du Tchad.
Un message qui, semble-t-il, s’adresse directement à Mahamat Mahdi Ali, chef de la rébellion des FACT, qui mène depuis le 11 avril dernier, une offensive militaire dans l’objectif de faire tomber N’Djaména, la capitale politique du Tchad.
» La France ne laissera jamais personne remettre en cause et ne laissera jamais personne menacer, ni aujourd’hui, ni demain la stabilité et l’intégrité du Tchad », a déclaré le président Macron lors des obsèques de son défunt allié Idriss Deby.
« La France sera également là pour faire vivre, sans attendre, la promesse d’un Tchad apaisé faisant une place à l’ensemble de ses enfants et toutes ses composantes. La transition aura ce rôle à jouer : la stabilité, l’inclusion, le dialogue, la transition démocratique. Et nous sommes et serons à vos côtés », a-t-il rassuré.
Qui sont les rebelles du FACT et quelles sont leurs revendications ?
Fondé en 2016, le Front pour l’alternance et la concorde du Tchad, composé d’anciens officiers de l’armée dissidents du régime, est le principal groupe armé qui menace la stabilité depuis le 11 avril dernier, date du lancement de l’offensive armée contre le pouvoir d’ Idriss Deby. Ils ont construit leur base en Libye dans les montagnes du Tibesti, qui sont à cheval entre le nord du Tchad et une partie du sud de la Libye.
Leur objectif de départ était de faire partir le président Idriss Deby par la force, mais cette position a considérablement évolué depuis l’annonce du décès de leur farouche ennemi. Mahamat Ali et ses éléments du FACT rejettent le Conseil Militaire de Transition mis en place après le décès du président et dirigé par son fils.
« Avant la mort de Deby, les représentants du FACT disaient vouloir rester dans le Kanem et engager un dialogue politique à condition qu’il ne soit plus au pouvoir. Maintenant, ils disent qu’il veulent descendre sur N’Djamena parce qu’un fils Deby est toujours au pouvoir. J’ai l’impression que ce qu’ils veulent, varie en fonction de la situation politique à N’Djamena », souligne Antoine Glaser, spécialiste de l’Afrique.
A 37 ans, Mamamat Idriss Deby Itno, général d’armée et pur produit de l’armée tchadienne, assure la relève de son père, depuis l’annonce du décès de ce dernier. À la tête du Conseil militaire de Transition, Idriss Deby Fils peut compter sur le soutien de chefs d’ Etats africains et de la France, principal allié de son père, durant les 30 ans de son règne. Il a désormais 18 mois pour conduire son pays à des élections transparentes, crédibles et inclusives.