Passée l’élection présidentielle d’octobre 2020, Ouattara et Bédié se retrouvent à nouveau sur le front du pouvoir législatif. Le président du RHDP et celui du PDCI-RDA se livrent une bataille à distance pour la Présidence de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.
Présidence de l’Assemblée nationale: Les mots d’ordre de Ouattara et Bédié à leurs députés
30 mars 2021, l’Assemblée nationale ivoirienne tient sa Séance inaugurale après les législatives du 6 mars dernier. Un seul point est à l’ordre du jour de cette réunion des Parlementaires ivoiriens : l’élection du Président de l’Assemblée nationale. Amadou Soumahoro, président sortant, a dû écourter son séjour médical en Turquie pour se rendre à Abidjan afin de prendre part à cette importante rencontre entre Députés ivoiriens.
Cette séance parlementaire s’annonce d’ores et déjà sur des chapeaux de roue, d’autant plus que le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) entend prendre à nouveau la direction du pouvoir législatif en vue du contrôle du Parlement afin de permettre la mise en oeuvre du programme de gouvernement du chef d’État ivoirien, Alassane Ouattara, de façon plus aisée.
Le Parti unifié, bénéficiant d’une majorité parlementaire de 154 députés, à la suite du ralliement de certains députés indépendants, pourrait désigner le candidat issu de ses rangs comme nouveau Président de l’Assemblée nationale ivoirienne.
Cependant, en raison de nombreuses velléités de candidature au sein de sa formation politique, le Président Ouattara a reçu les Députés du RHDP unifié, ainsi que leurs nouveaux alliés, en vue de leur donner des consignes pour l’élection du chef du parlement de Côte d’Ivoire. Au terme de ces conciliabules, le consensus a été fait autour d’Amadou Soumahoro, le président sortant, pour qu’il rempile pour un nouveau mandat.
L’ancien président ivoirien, Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) ne l’entend pas de cette oreille. Après son divorce d’avec Alassane Ouattara, le Sphinx de Daoukro a pris la tête de l’opposition ivoirienne en qualité de chef de file des opposants.
Après les mots d’ordre de désobéissance civile et de boycott actif pour contester le troisième mandat du président ivoirien, l’ancien chef d’État a décidé de livrer bataille pour le contrôle du pouvoir législatif.
C’est bien dans cette optique que le PDCI et son allié d’EDS (Ensemble pour la démocratie et la souveraineté) ont formé une coalition, qui leur a permis d’avoir une cinquantaine de députés, sans compter leurs élus propres.
Le lundi 29 mars, le Président Bédié a également eu une rencontre avec les députés de l’opposition en vue de leur passer le mot d’ordre clair pour la conduite à tenir lors de l’élection du prochain président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. L’honorable N’Zi N’Da Éliane, députée de Bocanda, a été désignée comme candidate de l’opposition.
Conscient que les 94 députés de l’opposition, dont 67 pour le PDCI-RDA, sont en minorité par rapport à ceux du RHDP, le Président Bédié, ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, leur a lancé cet appel : « Je vous souhaite un travail fructueux demain. Un élu représente la Nation. Vous parlez au nom de toute la Côte d’Ivoire. L’élu doit s’attacher à l’essentiel. L’intérêt général et non l’intérêt personnel. »
Le jour de vérité est bien ce mardi 30 mars 2021. Qui du RHDP et de l’opposition remportera-t-il la bataille pour la direction de l’Assemblée nationale ivoirienne ? Nous reviendrons sur les résultats de cette confrontation entre Ouattara et Bédié.