La Marine française a annoncé lundi, une saisie record de plus de six tonnes de cocaïne dans le Golfe de Guinée. La saisie a été faite dimanche sur un cargo qui avait quitté les côtes sud-américaines quelques jours plus tôt.
Saisie record de plus de six tonnes de cocaïne sur un cargo de 105 mètres de long
La Marine nationale a arraisonné dimanche 21 mars un cargo qui transportait six tonnes de cocaïne, a annoncé la préfecture maritime de l’Atlantique, se félicitant d’un « résultat exceptionnel ».
Cette saisie a été menée sous la direction du préfet maritime de l’Atlantique et du procureur de la République de Brest, indique la préfecture maritime dans un communiqué stipulant qu’une équipe du porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude est intervenue à bord du cargo Najlan avec l’accord de l’État du pavillon, à savoir la Fédération de Saint-Christophe-et-Niévès située dans les Caraïbes. Le Najlan, cargo mesurant près de 105 mètres de long, faisait l’objet d’un suivi particulier, selon la même source.
« Très rapidement, ce sont plus de 6.000 kilogrammes de cocaïne qui ont été découverts à bord », assure la préfecture maritime.
L’opération a été conduite sur la base de renseignements transmis par l’Office français antistupéfiants (OFAST) et la police néerlandaise, en collaboration avec le centre opérationnel d’analyse du renseignement maritime pour les stupéfiants (MAOC-N), agence internationale basée à Lisbonne, Europol et les autorités brésiliennes.
Comme ailleurs dans le monde, diverses drogues illicites sont produites, transportées, vendues, achetées et consommées en Afrique de l’Ouest. Si la culture et la consommation de cannabis sont largement répandues, elles ont la caractéristique d’être relativement stables, en dépit d’une augmentation régulière constatée depuis plusieurs années. Le trafic d’héroïne reste assez marginal dans cette partie de l’Afrique.
Cependant, le trafic de drogue qui inquiète le plus les agences internationales et qui semble avoir le plus grand impact sur les événements sociopolitiques de la sous-région, est sans conteste celui de la cocaïne, en pleine expansion depuis une décennie.
« La parfaite coopération entre les acteurs nationaux et internationaux de la lutte contre les stupéfiants, appuyée par le réseau diplomatique du ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE), a permis d’obtenir ce résultat exceptionnel », souligne la préfecture maritime qui ajoute que les investigations judiciaires vont se poursuivre.
Fin février dernier, la gendarmerie ivoirienne avait mis la main sur plus d’une tonne de drogue pure en provenance d’Amérique latine. Une saisie d’une valeur marchande de 25 milliards de FCFA, qui tend à confirmer que la Côte d’Ivoire devient un pays de transit pour la cocaïne vers l’Europe.
Selon les autorités ivoiriennes, le réseau des narcotrafiquants démantelé était surveillé depuis plusieurs semaines et les enquêteurs ivoiriens attendaient juste que ces malfrats soient en possession de la drogue pour les prendre en flagrant délit.
Ils ont effectivement reçu de la “marchandise”, débarquée par bateau au port d’Abidjan. Ce que les trafiquants ignoraient, c’est que les éléments du Groupe de Sécurité Portuaire ont discrètement filé leur convoi jusqu’à la villa du quartier Angré où ils ont entreposé leur poudre blanche.
A partir de ce moment, les enquêteurs n’ont plus quitté la villa des yeux et ont maintenu une filature permanente autour des membres du réseau qu’ils avaient identifiés. L’opération menée, avait mobilisé une trentaine d’hommes, notamment des éléments de l’Unité d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (UIGN) lourdement armés, une unité spéciale dirigée par le lieutenant-colonel Soro Toplé.
Comprendre la pleine expansion de la cocaïne en Afrique de l’Ouest – Six tonnes de cocaïne saisie
Divers facteurs peuvent être avancés pour expliquer ce rôle nouveau de l’Afrique de l’Ouest. D’abord, citons le renforcement des contrôles dans les ports et aéroports européens sur les navires et avions arrivant d’Amérique du Sud. Il y a également, bien entendu, la situation géographique de la sous-région ouest-africaine, face au continent sud-américain et à moins de deux mille kilomètres du sud de l’Europe, où le nombre de cocaïnomanes ne cesse d’augmenter.
Par ailleurs, le contexte « post-conflit » de plusieurs États de la CEDEAO, la prégnance de la corruption à de nombreux échelons des forces de sécurité, de la justice et du monde politique de plusieurs pays, la faible rentabilité des activités économiques légales, dans un contexte de crise et de réduction de la demande, la diminution de l’aide au développement, sont d’autres facteurs ayant favorisé l’émergence et le développement du trafic des stupéfiants dans cette partie de l’Afrique.